L’an dernier, en changeant de dénomination sociale afin d’être « plus simple à prononcer sur les marchés anglophones », Vade Secure avait adressé un signal fort quant à ses ambitions de développement à l’international.
La société, qui s’appelait auparavant Vade Retro Technology, réaffirme cette volonté dans le cadre d’un tour de table de 10 millions d’euros.
Le fonds ISAI, monté par des entrepreneurs français du numérique, participe à l’opération aux côtés de Bpifrance et d’un pool bancaire (Société Générale et Banque Populaire, selon Les Échos).
C’est officiellement la première levée de fonds bouclée par Vade Secure, dont l’activité émane d’un groupe fournisseur de logiciels et services informatiques : Goto Software, fondé en 1982 par Thierry Tarnus – également à l’origine du FAI Nordnet.
La première version publique du produit dont découlent les solutions de protection des serveurs de messagerie aujourd’hui commercialisées par Vade Secure avait été lancée en 2003, sous la forme d’un service de filtrage antispam.
Les premiers clients furent essentiellement des FAI : Club Internet et Free en 2004, Neuf Telecom en 2006… avec, la même année, un contrat signé par NEC – Packard Bell.
En 2008, un accord de distribution était noué avec Atos. L’année suivante, Goto Software séparait ses activités en trois sociétés autonomes : GOTO Games pour le divertissement, Sarbacane Software pour la communication… et Vade Retro Technology pour la sécurité.
En 2013, après le décès de Thierry Tarnus, Georges Lotigier reprend l’affaire en main. Alors P-DG de l’entreprise, cet ancien de NetASQ (client de Vade Secure) la rachète par LBO.
En 2014, un bureau ouvre à San Francisco. Suivent, en 2015, Tokyo et Hong Kong. Puis en 2016, Montréal et Vancouver. Le siège social reste implanté à Hem (Nord) avec une antenne à Paris.
Vade Secure revendique « plus de 400 millions » de boîtes de messagerie protégées avec ses outils antivirus, antiphishing et antispam proposés en mode cloud ou sous la forme d’une appliance, physique ou virtuelle.
Parmi ses quelque 4 000 clients annoncés (1 300 nouveaux contrats signés sur l’année 2016) figurent des opérateurs comme SFR, des hébergeurs tels qu’OVH, mais aussi des entreprises du privé (Paul, XL Airways…) et du public (à l’image d’EDF), ainsi que des collectivités parmi lesquelles Nantes Métropole.
De l’analyse comportementale des pièces jointes à la réécriture intelligente des liens, Vade Secure souligne les capacités d’anticipation qu’apportent ses algorithmes. Tout en mettant l’accent sur la classification automatique des e-mails non prioritaires et la désinscription en un clic, à l’appui d’une étude interne selon laquelle « en moyenne, seulement 25 % du flux d’emails [sic] est réellement important ».
L’entreprise, qui affiche un résultat net de 588 000 euros sur un chiffre d’affaires de 4,227 millions sur l’année 2015 (données Société.com), a aussi des projets annexes comme isitphishing.com, moteur d’analyse et d’émulation de sites Web proposé gratuitement à la communauté.
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