Sarenza.com finalise un tour de table de 74 millions d’euros pour accentuer son expansion en Europe. Pour ce tour de financement, le site de vente de chaussures, présidé par Stéphane Treppoz, s’appuie sur 4 investisseurs : HLD (animé par Jean-Bernard Lafonta et Jean-Philippe Hecketsweiler), Bpifrance et deux investisseurs privés dont la famille Philippe Foriel-Destezet (créateur d’Adecco qui évolue sur le marché de l’emploi par intérim).
Signe particulier de cette levée de fonds : elle est soumise à autorisation de l’Autorité de la Concurrence. Une précaution qu serait destinée à éviter une éventuelle contestation du soutien public (via Bpifrance) à Sarenza en provenance de la part du petit (mais dynamique) cercle de la concurrence : Zalando (Europe), Amazon (USA) et Spartoo qui a récemment ouvert une marketplace (France). Nous sommes en attente de réponse de la part de Sarenza.com sur ce point sensible.
Créé en 2005 et repris par Stéphane Treppoz et Hélène Boulet-Supeau en 2007, Sarenza.com se présente comme le leader européen sur son marché de prédilection (en s’octroyant la première place en France). Son catalogue intègre plus de 750 marques disponibles, soit 55 000 modèles et plus d’1 million de produits en stock.
Avec un chiffre d’affaires de 150 millions d’euros en 2013 (avec la volonté de multiplier par 5 le business en cinq ans), le site marchand s’affiche « rentable depuis sa création » en exploitant 11 déclinaisons de sites de chaussures pour couvrir l’Europe. La société parisienne, qui revendique une base de 3,5 millions de clients, devrait franchir le mois prochain la barre des 10 millions de produits vendus.
» Aujourd’hui en France, la société marche bien. Nous faisons les deux tiers de nos ventes sur ce marché français, le reste à l’étranger ; nous voulons inverser cette répartition. En Europe, il y a un potentiel énorme ! Ce serait dommage de laisser ces marchés à d’autres acteurs, notamment américains », commente Stéphane Treppoz dans une interview accordée à Ouest-France.
Sarenza.com affiche aussi un certain sens du patriotisme économique. « Nous sommes fiers de demeurer Français et d’être une entreprise citoyenne – tous nos emplois sont localisés à Paris ou à Beauvais dans l’Oise et le resteront. Nous payons tous nos impôts et taxes en France sans recourir à des mécanismes d’optimisation fiscale via des pays à fiscalité avantageuse comme le font certains de nos concurrents », commente Stéphane Treppoz, cité dans le communiqué.
Dans une interview datant de septembre 2012 toujours au nom de Ouest-France, Stéphane Treppoz déclarait : « Le e-commerce, c’est 6 % du marché de la chaussure, en valeur. Et l’on prévoit 15-20 % d’ici cinq ans. »
Une plus récente étude du groupe Xerti sur la vente de chaussure sur Internet permettait de replacer le contexte global : les distributeurs de chaussures doivent affronter une conjoncture économique exécrable et un pouvoir d’achat en baisse. « Il n’y a aucun espoir que le chiffre d’affaires en magasin progresse. D’ici 2015, seules les ventes en ligne augmenteront. » A bon entendeur….
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