Vente de billets de train sur le Net : la SNCF condamnée pour favoritisme
Le Conseil de la concurrence inflige une amende de 5 millions d’euros à la SNCF pour avoir faussé le marché au profit d’une filiale créée avec Expedia.
Les agences de voyages en ligne se plaignant d’un marché biaisé de la vente de billet de trains sur Internet ont obtenu gain de cause auprès du Conseil de la concurrence. Celui-ci a condamné la SNCF à une amende de 5 millions d’euros.
La compagnie nationale ferroviaire a été pointé du doigt pour avoir favorisé ses filiales exploitant le site Voyages-SNCF.com au détriment des concurrents de celles-ci. Cette accusation visait en particulier l’Agence Voyages-sncf.com, une filiale créée en septembre 2001 en partenariat avec Expedia. Du coup, ce portail voyagiste d’origine américaine se trouve également sanctionné à hauteur de 500 000 euros.
A l’origine, trois agences de voyages sur Internet avaient initié une saisine devant le Conseil de la concurrence : Karavel-Promovacances, Lastminute et Switch. La première offensive en justice remonte à août 2002 avec Karavel et Promovacances.
Mais cela devient plus sérieux en juin 2004 : Lastminute, spécialisé dans les séjours organisés en dernière minute, saisit le Conseil de la concurrence pour dénoncer une présumée situation d’abus de position dominante de Voyages-SNCF.fr sur la vente de billets de train sur l’Internet. Cinq mois plus tard, l’instance de régulation a débouté Lastminute France de ses demandes de mesures conservatoires mais ne s’est pas prononcée sur le fond du dossier.
En guise de réaction, la SNCF a déclaré qu’elle allait mettre un terme à une affaire « longue et coûteuse ». Elle ne fera pas appel de la décision du Conseil de la concurrence, « sans pour autant que cela implique reconnaissance de sa part des pratiques en cause ». La compagnie ferroviaire rappelle qu’elle n’a pas le monopole de la distribution des billets de trains : plus de 3000 agences de voyages agréées vendent des billets de train en France, dont 330 sur Internet.