VeriSign a finalement fermé son serveur de recherche SiteFinder deux semaines après l’ouverture du service. Lancé le 15 septembre 2003, ce service redirigeait les adresses Internet en « .com » et « .net » non enregistrées (ou non activées) vers un annuaire de recherche. Ce qui permettait au gestionnaire de ces extensions de « récupérer » nombre de requêtes infructueuses, là où s’affichait habituellement un message d’erreur propre au navigateur (voir édition du 19 septembre 2003). Si VeriSign présentait son initiative comme un outil d’aide aux internautes, SiteFinder posait plus de problèmes qu’il n’en résolvait selon de nombreux acteurs du Net et, surtout, l’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers), l’instance chargée d’administrer la gestion des noms de domaine.
Les modifications apportées par VeriSign « ont eu des effets indésirables considérables sur le fonctionnement des DNS [le système de traduction des noms de domaine en adresses IP, Ndlr], sur la stabilité d’Internet, et sur les domaines appropriés, et pourrait générer d’autres effets indésirables dans le futur », écrit Paul Twomey, le président de l’Icann, dans une lettre datée du 3 octobre 2003. En conséquence, et après une première tentative infructueuse (voir édition du 22 septembre 2003), l’organisme a fermement demandé à VeriSign de suspendre son service de redirection ? lequel viole au passage les termes du code de conduite des gestionnaires de noms de domaine ainsi que la neutralité que leur impose leur pouvoir ? sans quoi l’Icann « prendrait les mesures nécessaires selon ces accords pour contraindre [VeriSign] à se conformer auxdits accords ».
Retour à la normale
Face à ces menaces à peine voilées de se voir retirer la gestion des « .com » et « .net », VeriSign a donc obtempéré pour rétablir, le 4 octobre 2003, le fonctionnement des DNS tel qu’il était avant le 15 septembre 2003. Depuis, quand un internaute tape une adresse erronée, il retrouve sa bonne vieille page d’erreur sans être redirigé. Mais VeriSign n’abandonne pas l’idée d’exploiter un jour son serveur SiteFinder. « Durant les quelque deux semaines de fonctionnement de SiteFinder, il n’y a aucune donnée qui indique que les systèmes DNS et la stabilité d’Internet ont été affectés », répond Russell Lewis, le président exécutif de VeriSign. « Les prochaines semaines permettront de vérifier si l’innovation interagit sur l’infrastructure Internet. » Ce que confirme d’ailleurs l’Icann qui propose une période d’évaluation pour vérifier les évolutions éventuelles sur la gestion des « .com » et « .net ». « Si, durant cette période », écrit Paul Twomey, « d’autres évaluations techniques et opérationnelles des changements effectués par VeriSign indiquent que ces mesures peuvent être réinitialisées, avec modifications éventuelles, sans craindre d’effets indésirables, j’initierai le processus de modification contractuel des « .com » et « .net » afin d’instaurer ces changements. » Il y a donc tout lieu de penser que le forcing de VeriSign portera, à plus ou moins long terme, ses fruits.
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