« Il y a des défauts, mais vous ne trouverez pas, pour moins de 5 milliards de dollars, pareille base d’utilisateurs ».
C’est ce qu’affirmait, début janvier, un analyste du cabinet A.T. Kearney à propos du deal Verizon – Yahoo.
Ladite base d’utilisateurs semble l’avoir emporté, dans l’esprit du groupe télécoms, sur les doutes associés aux piratages massifs dont la société Internet pionnière s’est déclarée victime.
D’après Bloomberg, qui en réfère à des sources dites « proches du dossier », il pourrait n’être plus qu’une question de jours avant que l’opération soit finalisée.
Le montant de 4,83 milliards de dollars communiqué l’été dernier lors de l’officialisation du rapprochement serait revu à la baisse… mais pas autant qu’on pressentait : en seraient retranchés 250 millions de dollars.
Une telle issue n’était pas évidente ces dernières semaines. tant les dirigeants impliqués dans la transaction adressaient des signaux contradictoires.
Tandis que Tim Armstrong (CEO d’AOL ; il doit prendre en main la fusion des activités de son entreprise avec celles de Yahoo au sein de Verizon) assurait rester « confiant », Marni Walden, vice-présidente exécutive chargée du développement et de l’innovation chez le groupe télécoms, estimait que le dossier pouvait « aller dans un sens ou dans l’autre ».
À la mi-décembre, après le deuxième coup de semonce* (annonce de la découverte d’une intrusion survenue à l’été 2013 et ayant « probablement » exposé des informations rattachées à plus d’un milliard de comptes Yahoo), Verizon n’excluait plus de renoncer au deal.
Anticipant les retombées juridiques (d’autant plus que quelque 150 000 collaborateurs du gouvernement U.S. seraient concernés), le groupe affirmait pouvoir faire jouer une clause du contrat selon laquelle la transaction peut être remise en cause s’il y a lieu de penser qu’un événement « peut avoir un effet négatif sur l’entreprise [achetée], sur ses actifs, sur ses résultats ou sur sa situation financière ».
On s’orienterait vers un partage des responsabilités légales entre Verizon et ce qu’il restera de Yahoo après le rapprochement. En l’occurrence, des participations stratégiques (15 % dans Alibaba, 35 % dans Yahoo Japan), ainsi qu’un portefeuille de plusieurs milliers de brevets.
Cet ensemble prendra la dénomination sociale Altaba – qui serait un raccourci pour « alternate » et « Alibaba » – et ne sera pas dirigé par Marissa Mayer. La patronne de Yahoo quittera ses fonctions de CEO, parallèlement au départ de cinq membres du conseil d’administration.
* Le premier couperet était tombé en septembre avec l’annonce d’une intrusion subie en 2014, avec au moins 500 millions d’utilisateurs touchés.
Crédit photo : Yahoo Global PR
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