Verizon paye finalement à peine plus pour Yahoo que pour AOL

« Une issue juste et favorable pour les actionnaires » qui « ouvre la voie pour boucler la transaction au 2e trimestre » : ainsi Marni Walden, vice-présidente exécutive chargée du développement et de l’innovation chez Verizon, présente-t-elle l’accord que sa société a négocié en vue d’acquérir Yahoo.

On devrait plutôt parler de renégociation, comme en témoigne le document* remis ce 21 février à la SEC (Securities and Exchange Commission, gendarme des marchés financiers aux États-Unis).

L’annonce du deal remonte effectivement à juillet 2016. Ce qui a changé, c’est le prix : Verizon vient d’obtenir un rabais de 350 millions de dollars par rapport au montant communiqué à l’époque.

On reste sur une opération intégralement en cash, à 4 475 800 000 dollars. Un moindre mal pour Yahoo si on considère la situation : en septembre, puis en décembre 2016, deux coups de semonce, avec l’officialisation de vols massifs de données ayant potentiellement affecté plus d’un milliard d’utilisateurs.

Qui est responsable ?

« Il y a des défauts, mais vous ne trouverez pas, pour moins de 5 milliards de dollars, pareille base », avait déclaré un analyse du cabinet A.T. Kearney. Les synergies perceptibles avec le business d’AOL – passé dans le giron de Verizon en 2015 pour 4,4 milliards de dollars – semblent avoir achevé de convaincre le groupe télécoms américain.

Reste que, dans le cadre de l’accord renégocié, certaines responsabilités légales qui devaient jusqu’alors échoir à Verizon à la suite des différents épisodes de piratage seront finalement endossées par ce qu’il restera de Yahoo – en l’occurrence, l’entité Altaba, qui regroupera des participations de 15 % dans Alibaba et de 35 % dans Yahoo Japan, ainsi qu’un catalogue de plusieurs milliers de brevets.

Marissa Mayer ne dirigera pas ce nouvel ensemble. Elle quittera ses fonctions parallèlement au départ de cinq membres du conseil d’administration.

* Ce document laisse entrevoir le montage orchestré dans le cadre de cette transaction. Verizon met la main sur une filiale montée pour l’occasion : Yahoo Holdings. Concernant les responsabilités légales, elles incluent essentiellement les frais associés aux procédures – enquêtes ou poursuites – émanant d’autorités gouvernementales ou de tiers. Pas les éventuelles pertes de valeur ou de revenus liées aux événements.

Crédit photo : Yahoo PR

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