Verizon s’emparera-t-il officiellement de Yahoo avant la fin du 1er trimestre 2017 ?
Le groupe télécoms américain avait défini cette échéance en juillet dernier, lors de la signature de l’accord par lequel il s’engageait à mettre, pour 4,83 milliards de dollars, la main sur le cœur d’activité de la société Internet pionnière.
Les choses ont changé depuis lors. Deux annonces ont plus particulièrement redistribué les cartes.
La première est tombée en septembre, faisant état d’un vol massif de données subi en 2014, avec au moins 500 millions d’utilisateurs touchés. À la mi-décembre, deuxième coup de semonce : Yahoo a découvert une intrusion survenue à l’été 2013 et qui a « probablement » exposé des informations associées à plus d’un milliard de comptes.
Anticipant notamment les retombées juridiques (d’autant plus que quelque 150 000 collaborateurs du gouvernement U.S. seraient concernés), Verizon affirme avoir « des raisons de croire » que le contrat d’acquisition puisse être révoqué.
Il existe effectivement une clause selon laquelle la transactions peut être remise en cause s’il y a lieu de penser qu’un événement « peut avoir un effet négatif sur l’entreprise [achetée], sur ses actifs, sur ses résultats ou sur sa situation financière ».
Après l’officialisation du premier hack, on évoquait une possible renégociation du prix ; plus précisément un rabais d’un milliard de dollars.
L’horizon s’est assombri avec le second piratage. Verizon lui-même n’est pas certain de mener l’opération à son terme, comme l’explique Marni Walden.
La vice-présidente exécutive chargée du développement et de l’innovation considère que le dossier peut « aller dans un sens comme un autre ». Au Wall Street Journal, elle confie manquer d’éléments pour prendre une décision. « Il y a beaucoup de choses qu’on ne sait pas », aussi bien sur le passé que sur l’avenir.
Du côté de Tim Armstrong, CEO d’AOL, on reste « confiant ». Pour l’intéressé, qui doit prendre en main la fusion des activités de son entreprise avec celles de Yahoo au sein du groupe Verizon, le potentiel est trop grand pour y renoncer, d’après Bloomberg.
Greg Portell, du cabinet de conseil A.T. Kearney, est sur la même ligne. « Il y a des défauts, mais vous ne trouverez pas, pour moins de 5 milliards de dollars, pareille base d’utilisateurs », résume-t-il à CNBC.
Pour John Colley, de la Warwick Business School, si le deal venait à échouer, il faudrait s’attendre à de nouvelles réductions d’effectifs chez Yahoo, comme a pu le faire Twitter.
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