Verizon absorbe Yahoo mais laisse quelques miettes

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Verizon s’empare des principales activités de Yahoo, mais laisse de côté des brevets, des propriétés immobilières ou encore des participations minoritaires.

Verizon et Yahoo auront publié leur communiqué conjoint au surlendemain de la signature de l’accord par lequel le premier prend, pour 4 825 800 dollars, le contrôle du second.

Dans les faits, c’est un peu plus subtil : comme en témoigne un document remis à la SEC (Securities and Exchange Commission, organisme fédéral américain de régulation et de contrôle des marchés financiers), le groupe télécoms ne s’empare pas directement de la société Internet pionnière, mais d’une filiale montée pour l’occasion.

Cette entité baptisée Yahoo Holdings regroupe l’ensemble des produits et services en ligne de Yahoo, de la recherche à la publicité en passant par les applications mobiles.

Elle n’inclut, en revanche, ni la participation que Yahoo possède au capital d’Alibaba (15 % environ, valorisée à 31 milliards de dollars au cours actuel de l’action sur le NYSE), ni celle détenue dans Yahoo Japan (35,5 %, pour environ 8,5 milliards de dollars par rapport au prix en clôture ce lundi à Tokyo).

Yahoo conserve aussi sa trésorerie, ses obligations convertibles et un portefeuille de plusieurs milliers de brevets – le fameux « Excalibur », dont la monétisation a été confiée à la firme spécialisée Black Stone IP dans le cadre d’un processus d’enchères séparé.

Un reliquat en Bourse

Verizon bénéficiera, sur certains éléments de propriété intellectuelle liés aux activités Internet de Yahoo, d’une licence d’exploitation gratuite et illimitée.

Une fois l’opération validée (l’échéance du 1er trimestre a été définie ; les indemnités en cas de rupture s’élèveraient à 144,774 millions de dollars), Yahoo changera de nom et deviendra une société d’investissement cotée en Bourse.

Yahoo Holdings sera fusionné avec AOL. Marni Walden, vice président exécutif de Verizon et responsable des « nouvelles intégrations », supervisera la constitution de cet ensemble qui doit se positionner comme une « alternative pour les éditeurs et les annonceurs ». Sous-entendu, un concurrent de Google et de Facebook.

Les marques Yahoo News, Yahoo Sports et Yahoo Finance porteront pour partie cet objectif ambitieux. Verizon mise aussi sur les 225 millions d’utilisateurs actifs de Yahoo Mail – c’est-à-dire ceux qui se connectent au moins une fois par mois, sachant qu’un quart d’entre eux relèvent leurs e-mails exclusivement via des messageries tierces.

On relèvera aussi Flurry pour l’analyse des applications mobiles, BrightRoll pour le programmatique et Gemini pour le search et le native advertising.

Un doute subsiste sur Marissa Mayer, que l’on voyait partante (on évoquait 57 millions de dollars en indemnités de licenciement), mais qui annonce qu’elle « compte rester » pour « accompagner Yahoo dans son prochain chapitre ».

Crédit photo : jejim – Shutterstock.com

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