(Mise à jour : 28/11/07 à 13h35) Le succès de la vidéo et des nombreux services développés sur Internet pourrait avoir un revers de médaille : la saturation du réseau d’ici 2010. Telles sont les conclusions d’un cabinet d’études américain, pour qui l’explosion de la demande couplée à une infrastructure insuffisante engendrerait un ralentissement du trafic généralisé.
Aujourd’hui, plus d’une personne dans le monde sur six est connectée à Internet, et entre l’an 2000 et 2007, la population connectée a été multipliée par 2,5, selon le site Internet World Stats. De plus, l’utilisation du Web s’oriente vers davantage d’échanges et de mise en ligne de vidéos, de photos et de musique, qui sont dévoreurs de bande passante.
« Il y a deux ans, personne ne connaissait YouTube, aujourd’hui, il génère 27 pétaoctets (environ 28,3 millions de gigaoctets) de données par mois », souligne Johna Till Jonhson, le président du cabinet Nemertes qui a mené l’étude.
Embouteillage virtuel
De même, communiquer par Internet ne se limite plus aux simples mails. La voix sur IP (VoIP) et l’apparition de la vidéo avec les webcams sont de plus en plus utilisés dans le monde professionnel. L’ensemble de ces évolutions pourrait conduire à une saturation du réseau principalement en Amérique du Nord, et en Europe dans une moindre mesure. L’embouteillage virtuel pourrait rendre toute activité sur Internet aussi lente qu’avec l’usage d’un modem bas débit.
Le rapport Nemertes préconise d’importants investissements de la part des fournisseurs d’accès à Internet (FAI), par exemple dans la fibre optique, afin d’accroître la capacité du réseau. L’amélioration de l’infrastructure aux Etats-Unis requiert une augmentation des investissements de l’ordre de 60 à 70% de plus que ce qui est initialement prévu par les FAI, selon le rapport. Cela représente une enveloppe pouvant atteindre 55 milliards de dollars [et non 55 millions comme précédemment indiqué dans l’article, ndlr].
Mais les auteurs du rapport tiennent à souligner qu’aucun « effondrement de l’Internet » n’est à craindre, même si les investissements préconisés ne sont pas réalisés. « La première conséquence d’un tel scenario serait de limiter l’innovation », poursuit le rapport. Ainsi, « le futur Google, YouTube ou Amazon risque de ne pas voir le jour. »
De manière générale, sous-estimer l’importance de la capacité du réseau, face à l’évolution du web, n’aura pour effet que d’entraver la compétitivité des économies des pays concernés.
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