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Vers une standardisation des méta-données de la musique en ligne

Standardiser les échanges de méta-données sur les fichiers audio afin de faciliter leur traitement. Tel est l’objet de la Digital Data Exchange (DDEX), une société de droit américaine récemment créée et qui réunit producteurs de musique, sociétés de perception de droits d’auteurs et fournisseurs de contenus. « Notre objectif est de mettre en oeuvre un standard d’automatisation des échanges de données sur les oeuvres musicales qui circulent en ligne », confirme Michel Allain, directeur de l’organisation et des systèmes d’information au sein de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique). Cette nouvelle entité commerciale compte une douzaine de membres : trois diffuseurs de contenus (Apple, Microsoft et Real Network), les quatre majors du disque (EMI Music, Sony BMG Music, Warner Music Group et Universal Music) et des sociétés d’auteurs (la Sacem en France, les américaines ASCAP et HFA, les britanniques MCPS et PRS, et l’espagnole SGAE).

Il n’existe en effet aucune solution interopérable d’identification des titres musicaux commercialisés sur Internet entre les différents acteurs de la production à la diffusion. Si le format MP3 propose les tags ID3, « ils ne sont plus adaptés aux besoins actuels et, surtout, incompatibles avec l’AAC ou le WMA, [les formats d’Apple et Microsoft, ndlr] », remarque le responsable de la Sacem. Ainsi, les fichiers de déclaration des ventes de titres en ligne sont différents selon les solutions retenues par les diffuseurs de contenus. Ce qui impose aux sociétés d’auteurs de s’adapter à autant de formats informatiques qu’il y a de prestataires pour calculer et répartir les droits. « Lorsque l’on a un doute sur un ou deux ventes sur un mois et qu’il faut vérifier manuellement à qui revient les droits, à raison de 7 centimes d’euros de droit d’auteur, la démarche n’est pas forcément pertinente économiquement », soutient Michel Allain.

Mise en place en 2007

La standardisation d’un format de méta-données supprimerait ce risque d’erreur « puisque ce sont les sociétés d’auteurs qui se placeront en amont pour fournir les données aux diffuseurs de contenus dès que le producteur mettra un nouveau titre sur le marché », souligne le porte-parole de la Sacem. « Cela permettra la mise en place d’une chaîne qui sera propre du début à la fin. » Concrètement, la solution reposera sur un flux XML disposant de ses propres schémas qui permettront d’identifier clairement les auteurs, titres, interprètes, licence d’exploitation, etc.

Pour les sociétés d’auteur comme la Sacem, l’intérêt d’un tel standard est évident : « authentifier l’identification des auteurs afin de répartir les droits plus justement », explique Michel Allain. Sans oublier les gains de productivité et les économies de développement induits par la solution unique. « Un standard permet une mise en oeuvre unique du système pour une application multiple, tant à travers les différents prestataires que les divers pays. » Ainsi, un flux XML mis à disposition d’Apple par la Sacem servira de la même manière à Microsoft ou Real Networks, quel que soit le territoire sur lequel ils opèrent. Pour l’utilisateur final, c’est l’assurance de pouvoir classer ses titres numériques quelle que soit la plates-formes sur lesquels il les a achetés.

Si le projet est bien avancé dans la définition de ses objectifs, sa mise en place nécessitera encore plusieurs mois. « Nous programmons notre premier atelier de travail sur la validation du flux XML d’ici deux semaines », précise Michel Allain, « et nous pensons pourvoir effectuer les premiers tests avant la fin de l’année. » Le dispositif devrait être opérationnel en 2007, « au moins sur la partie de la relation entre les sociétés d’auteurs et les fournisseurs de contenus ». La partie concernant les producteurs demande apparemment de plus amples développements. Du côté de la Sacem, « la plate-forme d’échange est prête et à même de recevoir les premiers échanges ».

Pas d’enjeu concurrentiel

Le succès de l’initiative dépendra naturellement de l’adhésion des différents acteurs à la solution. C’est pourquoi DDEX est ouvert à tous avec des droits d’entrée symboliques (une centaine de dollars). « L’idée est de rallier un maximum de personnes à ce standard », confirme le responsable de la Sacem. Bien que société commerciale, la DDEX fonctionne plus à la manière d’une association qui cherche un équilibre entre les différentes corporations. Le bureau devrait d’ailleurs s’élargir prochainement à 15 membres. Le fournisseur de contenu OD2 pourrait donc rejoindre le mouvement.

Quant aux dissensions concurrentielles entre les industriels du secteur informatique qui pourraient retarder la mise en place du projet, elles seraient inexistantes au sein de la société. « Il y a une bonne volonté affichée par tous les acteurs », explique Michel Allain qui participe aux réunions mensuelles, « c’est un secteur où l’on cherche tous la même choses. Apple et Microsoft ont le même problème de méta-données. Les enjeux commerciaux se situent aux niveau des DRM [système de protection des fichiers, NDLR], pas à celui des méta-données. » Qui sait si, à terme, DDEX n’ouvrira pas également la voie vers l’interopérabilité des formats numériques.

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