VIA Technologies a profité du Cebit pour présenter son nouveau processeur, le C3. Compatible x86, le successeur du Cyrix III est cadencé à 733 MHz avec un bus de données à 100 et 133 MHz. Il évoluera en 800, 850 et 866 MHz dans le courant de l’année. Gravé en 0,15 micron, le coeur du C3 occupe une surface réduite de 52 millimètres carrés pour une consommation de 5 à 7 watts (en usage courant), ce qui limite son échauffement au point, selon le constructeur, de pouvoir se dispenser de ventilateur. Il n’empêche que VIA a prévu de le vendre à l’unité dans une formule packagée avec ventilateur. Le C3 embarque une mémoire cache totale de 192 Ko répartie en 128 Ko pour le niveau 1 (L1) et 64 Ko pour le niveau 2 (L2), lequel constitue la principale évolution par rapport au Cyrix III. Architecturé pour le socket 370, le C3 se négociera 54 dollars (400 francs, pour mille unités) soit respectivement 99 et 18 dollars de moins que le Pentium III 733 et le Duron 750.
Objectif : le grand public
Si VIA vise le gigahertz pour cet été (et les 1,2 GHz en 2002) avec un processeur au nom de code Ezra gravé en 0,13 micron, l’entreprise taiwanaise ne cherche pas à entrer dans la course à la vitesse. Elle préfère s’attaquer à un marché plus « familial », celui du PC d’entrée de gamme dont, selon la configuration, le prix varie entre 199 et 499 dollars (1 500 à 3 700 francs), et aux décodeurs ou set-top boxes qui permettent de surfer sur la télévision. « Nous ne savons pas quand ce marché va décoller, mais il est certain qu’il décollera tôt ou tard, et il nous faut être présents dès aujourd’hui », assure Christian Olivieri, responsable commercial pour la France. Pour appuyer sa démarche, VIA lance la Value Internet Architecture (VIA !), pour pousser l’adoption d’un nouveau format de carte mère : l’ITX. Ultra-compacte (215 x 191 mm), l’ITX offre les composantes essentielles à toute carte mère digne de ce nom : un socket 370 (où une intégration directe du processeur sur la carte), deux bancs pour la mémoire vive (qui peut atteindre un maximum de 256 Mo), un coeur graphique/vidéo/audio AGP intégré au chipset Apollo PL133, un slot PCI, deux ports USB, un contrôleur Firewire (IEEE 1394), des ports série/parallèle, etc.
Si le nouveau format de carte mère a des chances de séduire les intégrateurs, le C3 doit encore convaincre de son intérêt et de sa qualité. « Le coeur du C3, comme celui du Cyrix III, n’a rien à voir avec celui du 6×86 ou de l’ancien MII », affirme Christian Olivieri en soulignant que les problèmes des anciens processeurs (notamment un échauffement excessif) ont disparu. D’où le nouveau nom pour cette nouvelle puce qui permettra peut-être à la marque de se refaire une virginité. Héritier d’une image pour le moins défaillante avec Cyrix, VIA doit reconquérir le marché des processeurs, notamment en France où la société Bacata, située à Toulouse, constitue le seul distributeur. Une reconquête qui passe par l’établissement d’accords avec des intégrateurs et de « gros » distributeurs. Il est vrai qu’en fournissant des circuits logiques (Apollo), des puces graphiques (S3) et des composants réseaux, VIA possède de nombreux arguments de négociation. Avec le C3, l’entreprise espère prendre 5 à 10 % du marché mondial des processeurs d’ici fin 2002. Un objectif ambitieux.
Pour en savoir plus : Le site de VIA Technologies (en anglais)
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