Victime des cybersquatteurs, le ‘.info’ durcit ses règles
Afilias, le gestionnaire des nouveaux noms de domaine en « .info », revoit ses règles d’attribution. Le « .info » a en effet été pris d’assaut par les cybersquatteurs dont la société cherche désormais à se débarrasser. Pendant ce temps, la procédure en justice contre la « loterie illégale » organisée par Neulevel pour ses « .biz » se poursuit. Et la société campe farouchement sur ses positions. Brouillons, les nouveaux TLD ?
Décidément, les nouveaux domaines de premier niveaux (TLD, pour Top level domains) ont bien du souci. Cette fois-ci, c’est au tour d’Afilias, gestionnaire du « .info », de repartir à l’assaut des cybersquatteurs en annonçant la modification des règles d’attribution du TLD. « Afilias est désireux d’assurer que la procédure d’enregistrement Sunrise constitue un banc d’essai efficace permettant d’apprendre comment la propriété intellectuelle peut être protégée de manière adéquate durant la mise en place d’un nouveau nom de domaine de premier niveau », se justifie son PDG Hal Lubsen dans un communiqué daté du 6 décembre. Ceux qui ont vu leur nom « cybersquatté » se seraient certainement bien passés de ce « banc d’essai ». Sur les 50 000 noms de domaine en « .info » réservés lors de la période de préenregistrement, près de 10 000 l’auraient été par des cybersquatteurs. Afilias espère s’en débarrasser en exigeant désormais une preuve démontrant la propriété de la marque. Pour ce faire, la société travaille avec l’Ompi (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle), laquelle gère par ailleurs les procédures de litige pour le « .info ».
Pourtant, Roland Laplante, directeur du marketing d’Afilias, avait affirmé à Associated Press : « Il n’est pas dans nos intentions de jouer les policiers et de vérifier l’intégrité des données sous-jacentes. » Depuis, le discours a radicalement changé. Souvenons-nous également que c’était en partie parce qu’il remettait en cause l’organisation de la « Sunrise period » que Robert Connelly, l’un des directeurs d’Afilias, avait remis sa lettre de démission en septembre dernier. Un document dans lequel il ne mâchait pas ses mots, notant ainsi : « Je n’ai jamais caché ma déception face à la manière dont a été organisée la ‘Sunrise period’. C’était abominable. » Finalement Afilias s’est décidé à se montrer plus rigoureux, espérons que cela sera efficace.
Le « .biz » empêtré dans sa loterie illégale
Quant à Neulevel, société qui gère pour sa part les « .biz », elle reste toujours poursuivie en justice pour son système de tirage au sort. La procédure suit son cours aux Etats-Unis. Il lui est reproché d’avoir permis aux sociétés de préenregistrer autant de fois qu’elles le désiraient leur nom de domaine en « .biz ». L’idée était de faire ensuite un tirage au sort. Et plus on prend de « tickets », plus on a de chances de gagner. Un principe qui n’a pas plu à tout le monde, d’autant qu’il n’est pas possible de connaître ses chances de gagner. D’où l’action en justice pour « loterie illégale ». Interrogé par VNUnet fin novembre, Jeffrey Neuman, le responsable Policy and intellectual property de Neulevel, campait sur ses positions. « Nous restons persuadés que notre système respecte [les lois en vigueur]« , nous indiquait-il. Assurant « travailler à résoudre le conflit », il se réfugiait derrière la procédure en cours pour éviter de décrire de quelle autre manière pourraient être attribués les noms préenregistrés par plusieurs personnes. Ces derniers n’ont en effet toujours pas été distribués. Et Neulevel espère toujours pouvoir faire comme prévu. Mais Neulevel pourrait prendre exemple sur Afilias et subitement décider de revoir sa politique… A moins que ce soit la justice qui le lui impose.