Videdressing : un tour de table et un dirigeant sur le départ
Grégory Salinger passe le témoin à Jérémy Delorme à la présidence de Videdressing, qui boucle une levée de fonds de 5,6 millions d’euros.
Il y a du changement chez Videdressing.
Ancien DG de MSN France, Grégory Salinger avait pris la présidence de l’entreprise début 2015 pour accompagner l’internationalisation de sa place de marché dédiée à la mode et au luxe. Le voilà sur le départ, remplacé, en date du 1er juin 2017, par Jérémy Delorme, qui occupait jusque-là le poste de directeur financier.
Ce remaniement intervient en parallèle d’un tour de table de 5,4 millions d’euros
auquel participent l’essentiel des fonds impliqués dans la précédente levée de Videdressing (4,6 millions d’euros début 2013).
Sur la liste figure le fonds britannique Piton Capital, qui compte dans son portefeuille une autre société française : MeilleursAgents (expert immobilier en ligne).
La société de gestion Generis Capital, dont le family office Impala de Jacques Veyrat – ancien président du groupe Louis Dreyfus – constitue l’actionnaire de référence, est aussi de la partie. Même chose pour les fonds européens Earlybird Venture Capital (qui soutient de nombreuses FinTech et des projets dans la blockchain) et DN Capital (Shazam, Happn…).
Sans l’équipe fondatrice
À l’époque de son Série A, Videdressing revendiquait 400 000 produits exposés sur sa marketplace. Elle communique aujourd’hui sur 900 000 articles, pour 1 million de membres.
Pour ce qui est du modèle économique, basé sur le prélèvement d’une commission à hauteur de 15 % du montant de chaque vente (3 euros minimum ; 300 euros maximum), il ne permet pas encore d’atteindre la rentabilité, tout du moins selon les derniers comptes connus : 3,8 millions d’euros de pertes au cours de l’exercice 2015, sur un C.A. de 3,5 millions.
L’aventure avait démarré en 2009, sous l’impulsion de Renaud Guillerm et Meryl Job, qui ont tous deux pris du recul.
Le premier fut président de Videdressing jusqu’à 2015. Il a depuis lors créé le fonds SIDE Capital et investi à titre individuel dans des start-up comme Les Grappes (site Internet d’achat direct aux vignerons).
Du côté de Meryl Job, on a pris ses distances l’été dernier, à l’heure où l’entreprise revendiquait 35 millions d’euros de volume d’affaires annuel pour 4 millions de visites par mois. L’entrepreneuse née au Nigeria de famille indienne se dit aujourd’hui « ouvertes aux opportunités » sur son profil LinkedIn.
Pour Videdressing, membre de la Fédération des plateformes collaboratives aux côtés de jeunes pousses comme AlloVoisins, Boaterfly, Comuneat et Heetch, il faut composer avec des concurrents comme Vestiaire Collective, auteur, en début d’année, d’une levée de fonds de 58 millions d’euros.