Vidéo post-42 : Patrice Dumoucel – Epita : « L’enseignement supérieur n’est pas un monde fermé »
L’initiative 42 de Xavier Niel avec des ex-responsables Epitech, visant à bousculer la formation des développeurs, n’est pas toujours appréciée.
Avec trois anciens responsables Epitech aux commandes du nouveau projet 42 (formation gratuite et ouverte de développement informatique sous la houlette de Xavier Niel), l’école d’ingénieurs informatiques tente de faire bonne figure mais ce n’est pas évident.
« Nous sommes ravis de découvrir cette belle initiative. Nous voulons ainsi rappeler que les innovations présentées sont en place dans nos écoles depuis de nombreuses années », commente Fabrice Bardèche, Vice-Président exécutif de IONIS Education Group (EPITA-Epitech-ETNA-SUP’Internet-Web@cademie).
« Nous souhaitons une belle réussite à Nicolas Sadirac (EPITA promo 1992, DG de 42), Kwame Yamgnane (EPITA promo 2001, DGA de 42) et Florian Bucher (Epitech promo 2006, DGA de 42) dans cette aventure capitalistique qu’ils abordent avec le beau et solide bagage acquis dans nos écoles, en tant qu’étudiants puis cadres », précise-t-il par voie de communiqué.
Une scission de matière grise qui a dû laisser des marques au sein de l’Epitech. En janvier 2013, Nicolas Sadirac évoquait encore pour Le Figaro Etudiant « comment les cours avaient été supprimés à l’Epitech » sous sa direction…
De son côté, Patrice Dumoucel, fondateur de l’EPITA (cédé au groupe IONIS en 1994), est intervenu encore plus directement dans le débat.
En interpellant les instigateurs de 42 à la session de questions-réponses après la conférence de presse inaugurale organisée mardi matin. Voire en alpaguant l’un d’entre eux.
« Vous ignoriez que [Nicolas Sadirac, ndlr] était un cancre, viré puis repris à trois reprises. »
Patrice Dumoucel s’adresse ensuite à Xavier Niel pour évoquer l’initiative 42.
« Je retrouve tous les fondamentaux que j’avais essayés de mettre en place dans EPITA il y a 30 ans mais vous n’avez pas encore vécu à quoi j’ai été confronté. »
Tout en poursuivant : « Vous évoluez dans un système français qui intègre des diplômes, des homologations, vous indiquez former 1000 jeunes sans leur donner de titres certifiés. Vous ne leur permettez pas de rentrer dans les conventions collectives françaises. »
Il poursuit son argumentation : « Soit vous allez trouver à travers le 42 quelques dizaines de génies que vous allez pouvoir identifier. Je le souhaite pour votre projet global. Il en restera 800 dans une problématique structurelle. »
Réponse assez sèche de Xavier Niel : « A partir du moment où l’école devient un business, cela ne marche plus« …
Il est possible de revoir cette esquisse de débat sur le replay de la conférence de presse 42 via Dailymotion.
En marge de la conférence de presse, Patrice Dumoucel discute avec des journalistes et précise ses réflexions sur ce qu’il considère comme un décalage entre la vision 42 et la réalité du monde de l’enseignement supérieur.