Succès mitigé pour le salon du Livre de Paris 2015. Entre la concurrence des élections départementales, le plan vigipirate renforcé, la grève de radio france et le boycott de Hachette, la grande messe du monde de l’édition aura attiré moins de monde cette année qu’en 2014.
Mais ce qui aura surtout surpris les visiteurs, c’est une manifestation de près de 300 « auteurs en colère », réunis à l’appel du conseil permanent des écrivains (CPE) et pointant la faiblesse de leurs rémunérations.
Selon le CPE, plus des deux tiers des auteurs perçoivent moins de 10% de droits d’auteurs sur le prix d’un livre ce qui représenterait une rémunération d’à peine 1 euro par livre vendu. « Pourquoi la part la plus maigre de toute la chaîne éditoriale revient-elle aux auteurs ? » s’interroge l’écrivain Valentine Goby
Une grogne à mettre en parallèle avec la montée en puissance du numérique et un véritable changement de modèle économique pour les maisons d’éditions, qui n’ont plus forcément à prendre le risque du tirage de milliers d’exemplaires papier, sans pour autant en faire profiter leurs auteurs par une revalorisation de leurs droits.
Pour les jeunes auteurs comme pour les auteurs établis disposant encore de leurs « droits numériques », l’une des options est de passer par l’auto-édition et une nouvelle génération de plates-formes web .
Comme l’explique Marie-Pierre Sangouard, le groupe américain Amazon est non seulement le premier libraire de la planète mais dispose également désormais de départements « publishing » et surtout « auto-publishing », offrant jusqu’à 70% de commission sur le prix hors taxe d’un ouvrage.
Marie-Pierre Sangouard, Amazon : « L’auteur est libre dans l’auto-édition »
Comme le rappelle François Gerber, Directeur du développement d’IggyBook, les auteurs auto-édités doivent prendre en charge leur propre marketing et par exemple créer un site web, pour attirer de nouveaux lecteurs. Une stratégie difficile mais qui peut fonctionner, à l’instar de E.L. James (50 nuances de Grey), dont le roman a d’abord été plébiscité par les internautes avant d’attirer l’attention des grandes maisons d’édition.
15 ans après le lancement du Cytale, premier livre électronique français, le débat n’est donc plus de savoir si le papier sera remplacé par des tablettes comme le Kindle ou la Bookeen mais si les maisons d’édition traditionnelles seront remplacées par une nouvelle génération d’intermédiaires.
Laurent Picard, Bookeen : « Le livre électronique décolle enfin »
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