Vidéo calomnieuse : un responsable de Google Brésil passe par la case prison
Au brésil, un tribunal régional en charge des élections a ordonné l’arrestation d’un dirigeant de Google. Motif : diffusion sur YouTube d’une vidéo présumée injurieuse diffusée en pleine campagne.
Au Brésil, la justice ne fait pas dans la dentelle en matière d’infractions liées à l’hébergement de vidéos douteuses.
Et Google se retrouve dans le collimateur.
La cour régionale électorale de l’État du Mato Grosso do Sul (centre-ouest du pays) a ordonné l’arrestation d’un dirigeant local du groupe Internet.
Fabio José Silvia Coelho est accusé de « calomnies, injures et diffamations ». Et il aurait fait acte de « désobéissance » (passible d’un an de prison selon le code électoral). Rien que cela.
Motif : des vidéos présumées diffamatoires d’un candidat aux élections municipales d’octobre n’ont pas été retirées de YouTube, selon l’AFP qui suit cette affaire en s’appuyant sur un site média local (MediaMaxxNews).
Dans l’acte d’accusation, les charges liées à la diffusion des vidéos visant le candidat Alcides Bernal à la mairie de Campo Grande sont lourdes voire originales : « incitation à l’avortement, état d’ébriété, lésion corporelle sur un mineur, enrichissement illicite et préjugés contre les plus pauvres ».
La justice a également exigé une suspension de 24h00 de YouTube à Campo Grande et dans tout l’Etat.
Alors que le clip a disparu de la plateforme avec la fermeture du compte Google de l’internaute qui l’avait basculé sur Internet.
Dans tous les cas, l’instauration d’un filtrage temporaire d’une plateforme vidéo au niveau régional semble difficile à appliquer.
Les opérateurs télécoms locaux ne vont pas s’ennuyer…
Google a interjeté appel et orgganise sa défense.
Et tenter d’éviter la case prison : « Google fait appel de la décision qui a décrété le retrait des vidéos de YouTube », estime un porte-parole. »En qualité de plate-forme, Google n’est pas responsable du contenu posté sur son site. »
Mais la situation s’est compliquée hier (26 septembre) avec l’arrestation de Fabio José Silvia Coelho à Sao Paulo, son lieu de résidence.
Toutefois, la police fédérale considère que le responsable de Google « ne devrait pas rester en détention en raison de la nature du délit ».
Récemment, un autre responsable de Google Brésil (Edmundo Balthazar) a également connu des soucis similaires avec la justice.
Pour quel grief ? Ne pas avoir retiré de Youtube une vidéo qui traitait un candidat « d’idiot ».
Finalement, une cour d’appel a annulé la condamnation.
Ah si le Brésil avait une loi de type LCEN à la française (en guise de postulat : « en tant qu’hébergeur, Google ne peut être tenu responsable du contenu posté »), ce serait moins rocambolesque.
L’Innocence des Musulmans : le Brésil n’y échappe pas |
Au Brésil, Google doit aussi gérer la polémique liée au film « L’innocence des musulmans » qui a provoqué des protestations massives et plusieurs morts dans des pays musulmans. Le 25 septembre, un tribunal de l’Etat brésilien de Sao Paulo a ordonné à Google de retirer de YouTube une vidéo contenant des extraits. La plateforme de partage vidéos a 10 jours pour appliquer l’injonction sous peine d’une astreinte équivalente à presque 5000 dollars par jour. |
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