Vidéo : Tristan Nitot (Mozilla) : « e-G8 : il y a un manque de représentativité, on a l’impression de servir d’alibi »
Forum e-G8 : le Président de la branche Europe de la Fondation Mozilla (Firefox, Thunderbird…) approuve l’initiative alternative de « Déclaration civile de l’Internet » élaborée par une trentaine d’organisations militantes.
Le Forum e-G8 a nourri sa propre contestation. Une trentaine d’organisations militantes (essentiellement du monde de l’Internet) ont adopté une « Déclaration de la Société Civile au G8 et e-G8 ».
Parmi les signataires figurent La Quadrature du Net (France), Electronic Frontier Foundation (Etats-Unis), Privacy International (Royaume-Uni), The Julia Group/Juliagruppe (Suède) ou Reporters sans frontières (France).
Quel est le fil conducteur de cette « Déclaration civile de l’Internet » ? La volonté de ne pas se laisser piétiner par le pouvoir politique qui, sous le couvert de la régulation, chercherait à mettre au pas l’Internet et ses acteurs alternatifs.
Le ton est donné. Jeudi, une conférence de presse limite improvisée a été organisée par ce bouquet d’organisations « Internet alternatif » dans l’enceinte du Forum e-G8.
Ils ont ré-affirmé certains de leurs principes communs : « étendre le droit d’accès à Internet pour tous », « combattre la censure numérique et la surveillance », « limiter la responsabilité des intermédiaires dans le monde numérique » et « soutenir les principes de la neutralité d’Internet ».
Si le collectif reconnaît le caractère historique du Forum e-G8 (« c’est la première fois que le rôle de l’Internet dans la société et pour l’économie est explicitement à l’ordre du jour du G8 »), c’est le seul mérite que le collectif alternatif adresse à la puissance invitante.
Jérémie Zimmermann, porte-parole de La Quadrature du Net, s’est montré virulent vis-à-vis de la politique numérique de la France qui a fait émerger des systèmes de « filtrage Internet » via des lois comme la Hadopi (au nom de la lutte contre le piratage numérique) ou LOPPSI (avec un volet sur la lutte contre la pédophilie sur Internet).
Dans la fédératrice « Déclaration civile de l’Internet », la charge est globale : « A un moment où les grandes entreprises paient 100 000 dollars pour s’asseoir à la table du e-G8, très peu de représentants de la société civile seront présents pour défendre les priorités concernant les usages citoyens d’Internet à travers le monde. »
Nous sommes à un point critique dans l’histoire d’Internet et dans la lutte pour les droits humains. »
A la sortie de la conférence de presse des « rebelles sur le Net », nous rencontrons Tristan Nitot, Président de la branche européenne de la Fondation Mozilla, qui souligne aussi le « manque de représentativité » au sein du Forum e-G8.
Pour découvrir l’interview vidéo « coup de gueule », cliquez sur le centre du lecteur média.