En 2010, Facebook inaugurait un système de reconnaissance faciale permettant d’identifier automatiquement des personnes sur des photographies.
Ce dispositif lui a déjà valu plusieurs rappels à l’ordre, notamment en Europe, où les autorités compétentes en matière de protection de la vie privée se sont intéressées à la rétention des données collectées ainsi qu’à leur réutilisation… notamment à des fins publicitaires.
Pointé du doigt pour non-respect de la confidentialité de ses membres, Facebook avait fini par suspendre, en septembre 2012, la reconnaissance faciale automatique sur le Vieux Continent.
Depuis lors, les utilisateurs domiciliés en Europe ne peuvent théoriquement pas être « tagués ». Ils peuvent toutefois identifier des amis résidant aux Etats-Unis, à condition d’activer l’option dans leurs paramètres de confidentialité.
A contrario, la fonction est activée par défaut outre-Atlantique… sans accord préalable. C’est toutefois ce qu’estime le dénommé Carlo Licata. Cet habitant de l’Illinois a déposé, mercredi dernier, une plainte au civil à l’encontre de Facebook.
Il reproche au réseau social de s’être constitué, grâce à ses algorithmes de reconnaissance faciale, la plus grande base de données biométriques privée au monde. Le tout « secrètement », sans avoir obtenu le consentement explicite des utilisateurs, que ce soit pour la collecte d’informations ou pour leur stockage.
Comme le note le Chicago Tribune, Carlo Licata évoque un défaut d’information global : il lui est certes possible de désactiver la fonction incriminée, mais « aucune solution ne lui a clairement été proposée », selon son avocat. Et que deviendront les données récoltées a priori par Facebook ? Quid en cas de piratage informatique ?
Du côté de Facebook, on assure que la plainte est sans fondement. Difficile cependant, pour la société Internet de Mark Zuckerberg, de nier son attrait pour la reconnaissance faciale, au coeur des travaux de son laboratoire d’intelligence artificielle créé fin 2013 avec à sa tête le Français Yann LeCun.
Cette équipe de chercheurs a développé DeepFace, un programme informatique qui établit, avec un taux de réussite proche des 100 %, la correspondance entre deux images différentes présentant le visage d’une même personnes. La solution s’appuie sur un ensemble de réseaux neuronaux artificiels qui visent à adapter l’apprentissage automatique des machines au modèle du cerveau humain.
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