Vie privée : la Cnil vigilante vis-à-vis des puces, de la surveillance et du Web 2.0

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Le dernier rapport annuel d’activité de l’instance en charge de la protection des données personnelles souligne les risques de dérives.

L’identité numérique est également au coeur de ses préoccupations. La Cnil a fort à faire avec l’usage communautaire du Web en plein essor avec le Web 2.0 (blogs, réseaux sociaux, forums de discussion…) qui sont autant de passerelles touchant la vie privée.

Un véritable business est en train de naître pour façonner sa présence en ligne. Ainsi, la société Réputation Defender propose « d’entretenir votre réputation sur le net en effaçant des traces de votre identité numérique, comme par exemple vos commentaires sur des blogs ou des forums ».

Le mixte vie privée et Internet donne parfois un cocktail détonant. La Cnil prend comme exemple le cas d’une société américaine qui a lancé le passeport Safe Sex pour certifier qu’un internaute flirtant en ligne n’a pas de maladies sexuellement transmissibles en cas de rencontres passionnées de visu.

Moteur : 6 mois de données personnelles maximum

Autre phénomène qui a pris de l’ampleur : les services en ligne qui proposent de noter les médecins ou les professeurs. Dans le dernier cas, la Cnil a condamné l’initiative Note2Be apparu en France.

La bataille de la gestion des données personnelles s’étend à l’échelle européenne. Au sein du G29 (le groupe fédérant les structures équivalentes à la Cnil à un niveau européen), l’instance présidée par Alex Türk a pris position sur la protection des données à caractère personnel applicable aux moteurs de recherche. Les données enregistrées par les moteurs de recherche ne doivent pas être conservées plus de 6 mois.

Dans un contexte de développement de la publicité citée, le G29 rappelle aussi que le consentement des internautes est nécessaire pour qu’un profilage soit mis en oeuvre. La Cnil précise que de nouvelles discussions vont s’engager avec les moteurs de recherche « afin de déterminer comment mettre en oeuvre l’ensemble de ces mesures ».

Un bilan en chiffres bruts
La Cnil, qui disposera d’un effectif de 120 personnes à la fin de l’année, a enregistré 56 404 traitements de données nominatives, reçu 4455 plaintes de particuliers (+25% par rapport à 2006), reçu 2660 demandes de droit d’accès indirect (+67 %), adopté 395 délibérations, effectué 164 contrôles (+21 % par rapport à 2006), adressé 101 mises en demeure et 5 avertissements, et prononcé 9 sanctions financières pour un montant de 175 000 euros. Dans le palmarès des secteurs d’activité qui suscitent le nombre le plus important de plaintes, on trouve la banque-crédit, la prospection commerciale, le travail et les télécoms.


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