« Facebook doit respecter ma vie privée. Ils ne devraient pas indiquer à mes amis ce que j’achète sur d’autres sites ni permettre à des sociétés d’utiliser mon nom pour promouvoir leurs produits sans mon consentement ‘explicite' ». Ainsi commence le texte de la pétition en ligne qui vient d’être lancée aux Etats-Unis par MoveOn.org, une association politique américaine (ancrée à gauche) qui revendique plus de trois millions de membres. Parallèlement, une nouvelle communauté « Facebook, stop invading my privacy! » (« Facebook, arrête d’envahir ma vie privée! ») fédère déjà plus de 10 000 membres sur le réseau social.
Sur son site, le groupe de MoveOn.org en charge de la protection de la vie privée (MoveOn.org Civic Action), reconnaît : « Nous sommes nombreux à adorer Facebook, qui contribue à révolutionner la manière dont nous communiquons entre nous ». Mais il prévient : « Ils doivent prendre au sérieux les questions de vie privée. »
Pas d’inscription par défaut
Leur mise en garde intervient quelques semaines après le lancement de Beacon, une nouvelle plate-forme publicitaire de Facebook qui exploite les données personnelles des membres. Elle porte plus particulièrement sur un programme permettant aux inscrits de signaler automatiquement à leurs amis les achats qu’ils ont effectués sur des sites partenaires de Facebook. Le point d’achoppement concerne l’inscription par défaut des membres de Facebook à cette option, avec la possibilité de se désinscrire (l’utilisateur a 20 secondes pour cliquer sur « No Thanks », après quoi il est inscrit de facto). L’association souhaite qu’une autorisation préalable soit demandée aux membres du réseau.
Parmi les mécontents, le Los Angeles Times rapporte le cas d’une jeune fille ayant ainsi involontairement dévoilé à son petit ami le cadeau qu’elle souhaitait lui offrir à Noël. D’autres craignent des dommages plus graves, dans l’hypothèse où des achats ou des lectures politiques seraient par exemple dévoilées par des membres qui ne le souhaitent pas.
La CNIL s’interroge sur la loyauté de la collecte
MoveOn n’est pas la première association à s’inquiéter des risques posés par le programme Beacon. Dans l’Etat de New-York, certains estiment par exemple qu’il pourrait être illégal en vertu d’une loi protégeant l’utilisation à des fins publicitaires de « toute personne dont le nom, le portrait, la photo ou la voix est utilisée [… ] sans son consentement écrit ».
En Europe, où la société aimerait s’implanter, elle a semble-t-il déjà rencontré déjà rencontré plusieurs organismes en charge de la protection de la vie privée, dont la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). Suite au lancement de la nouvelle solution publicitaire, cette dernière a demandé à rencontrer « à nouveau » les responsables de Facebook concernant la « loyauté de la collecte », précise Les Echos dans son édition du 16 novembre.
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