Virgin Mobile veut davantage s’affranchir d’Orange
Virgin Mobile prend plus de distance vis-à-vis d’Orange, son opérateur hôte. Il veut devenir un « opérateur mobile dégroupé » et contrôler davantage son cœur de réseau.
Même si Virgin Mobile a renoncé, l’automne dernier, à poser sa candidature pour l’obtention de la quatrième licence 3G, il souhaite devenir un opérateur mobile à part entière.
Qualifié de MVNO (Mobile Virtual Network Operator), c’est-à-dire opérateur mobile virtuel, Virgin Mobile se positionne aujourd’hui comme le quatrième opérateur télécoms du marché, derrière Orange, SFR et Bouygues Telecom, avec ses 1,7 million de clients.
Fort de cette crédibilité, Omer Telecom, propriétaire du MVNO, veut rendre son opérateur mobile plus indépendant et se dégager ainsi un peu plus de l’emprise de France Telecom, son opérateur hôte.
Geoffroy Roux de Bézieux, le président d’Omer Telecom, voit aujourd’hui Virgin Mobile comme « la seule alternative aux opérateurs historiques », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse.
Après avoir bouclé le rachat de son concurrent Tele2 Mobile à la fin 2009, pour un montant de 56 millions d’euros, Virgin Mobile veut aller plus loin en contrôlant lui-même une partie de son cœur de réseau et se transformer peu à peu en « opérateur mobile dégroupé ».
Le premier MVNO de l’Hexagone, qui vise les deux millions de clients à la fin de cette année, a ainsi annoncé que, à partir du moins prochain, les modalités de fonctionnement des terminaisons d’appel internationales seront modifiées.
Lors d’une communication passée vers l’étranger, ce n’est plus France Telecom/Orange qui acheminera les appels, mais Telecom Italia. Virgin Mobile va ainsi engranger quelques économies de l’ordre de 25 à 40%, estime Les Echos.
Cette prise d’indépendance pourrait aussi gagner les terminaisons d’appels domestiques, même si le MVNO n’a par encore annoncé d’accord avec un autre fournisseur de réseau qu’Orange dans ce sens.
Virgin Mobile prévoit d’ores et déjà d’investir « plusieurs dizaines de millions d’euros par an » pour gagner en indépendance et opérer une plus grande maîtrise de son réseau mobile.
Cette mue de Virgin Mobile pourrait mettre la pression sur France Telecom, qui devra certainement accepter de nouvelles négociations des tarifs des minutes de communications vendues avec le bientôt ex-MVNO pour espérer rester dans ses petits papiers.