Lancé depuis un mois en bêta test, le service de vidéo à la demande (VOD) de VirginMega.fr entre aujourd’hui dans sa phase pleinement opérationnelle. « Nous avons profité de cette période de test pour enrichir le contenu », confie Julien Ulrich, directeur général de VirginMega France. D’une centaine de films au départ, l’offre s’étend aujourd’hui à environ 800 vidéos dont 400 longs métrages de fiction. Clip vidéo, programmes pour enfants, documentaires, fictions TV, formats courts… le catalogue devrait dépasser les 3 000 vidéos d’ici la fin de l’année. « Nous espérons proposer entre 2 500 et 3 000 longs métrages. »
La procédure de mise en catalogue reste longue et fastidieuse. « Il nous faut encoder le fichier en WMV [le format vidéo de Microsoft, ndlr], monter le fichier sur le serveur, renseigner les méta-données [les données de description du fichier, ndlr], mettre une bande annonce, extraire des photos si nécessaire… » Un procédé aujourd’hui entièrement manuel qui limite la montée en charge de l’offre. « Nous en sommes avec la VOD là où nous en étions avec la musique il y a trois ans », explique Julien Ulrich, « aujourd’hui nous intégrons automatiquement une trentaine de flux de musique simultanés. La vidéo suivra la même démarche. »
Pour le moment, l’offre repose sur des catalogues essentiellement français : Studio Canal, France Télévision, TF1, Canal J, Arte, Blaq out, Diaphana, Editions Montparnasse, Kaze, Optimale. Du coup, les blockbusters américains, généralement considérés comme des locomotives pour la VOD, sont encore rares. « En juin, nous intégrerons plusieurs grands studios hollywoodiens », avance le directeur sans autre précision sur les majors en question. En attendant, les spectateurs patienteront avec Kingdom of Heaven de Ridley Scott, L’Interprète de Sidney Pollack, Shaun of the dead de Edgar Wright ou encore Sin city de Roberto Rodriguez aux côtés des Poupées russes, de Cédric Clapisch, Camping à la ferme de Jean-Pierre Sinapi ou Quartier V.I.P de Laurent Firode.
Gravure interdite
L’offre est basée sur les technologies Microsoft, tant pour le lecteur que pour la gestion des droits numériques (DRM). « Microsoft est le seul éditeur reconnu par l’ensemble des acteurs de industrie audiovisuelle qui licencie ses DRM », soutient Julien Ulrich qui regrette toujours le refus catégorique d’Apple à commercialiser son système FairPlay. Avec pour conséquence de priver les utilisateurs de Mac OS du catalogue de vidéo de VirginMega.fr. Sauf ceux qui adopteront Windows XP sur les nouvelles machines d’Apple sous Dual Core d’Intel (voir édition du 20 mars 2006).
Deux modes de consommation des films sont proposés : à la location ou à la vente (par téléchargement). Les tarifs en location s’étendent de 0,99 euros (des formats courts de 6 minutes) à 4,99 euros pour les nouveautés cinématographiques. L’utilisateur dispose de 30 jours pour visionner la vidéo après son téléchargement et de 48 heures après le démarrage du programme. Une durée réduite à 4 heures pour les films pornographiques dont les tarifs s’élèvent à 7,99 euros. Les tarifs des vidéos achetées s’étendent à 15,99 euros. Pour le moment, sont surtout proposées des fictions TV et formats courts. Si le fichier est définitivement acquis et transférable sur un baladeur numérique (compatible avec les DRM WMV), il est impossible de le graver pour visionner les contenus sur la télévision familiale à partir d’une platine de salon.
« Regarder les vidéo sur sa télévision est un élément important et nous regardons comment y aller, notamment par des alliances avec des diffuseurs », précise Julien Ulrich sans plus de détail. Il en profite pour rappeller qu’il est aujourd’hui possible de « balancer » les flux audiovisuels de l’ordinateur sur l’écran familial. Soit via un PC Media Center, soit en reliant directement la sortie TV d’un portable au poste de télévision ou encore en exploitant les éventuelles capacités d’exportation de la carte vidéo des PC de bureau. Freeplayer, MaLigne TV et NeufTV proposent déjà ce type de service à travers leurs plates-formes triple play propriétaires respectives.
Le marché non rentable de la HD
Quand à la vidéo Haute définition (HD), elle arrivera en juin elle aussi. Parcimonieusement. Pour le groupe, la HD n’est à ce jour pas rentable. Même si les films seront commercialisés quelques euros de plus. « Encoder un film en HD coûte dix fois plus cher qu’en normal », explique le dirigeant, « on proposera la HD à la fois pour se faire plaisir et pour éduquer le marché ». Avec un petit coup de pouce de la Coupe du monde de football considérée comme le signal de départ de l’adoption de la HD dans les foyers et, donc, par les diffuseurs (voir édition du 19 mai 2006). Julien Ulrich pense cependant qu’il faudra encore un an avant que le marché de la HD soit véritablement profitable.
L’offre d’achat des contenus, et notamment des clips vidéo, permet à VirginMega.fr de se distinguer du concurrent CanalPlay qui s’appuie sur la plate-forme et le catalogue Moviesystem racheté en 2004 (voir édition du 12 octobre 2005). « On a des objectifs mais on s’est avant tout lancé sur la VOD car c’est une évidence en terme de marché », justifie le directeur général, « à partir de nos compétence, en tant qu’opérateur de site et dans la gestion des relations avec les ayants droits, nous avons la prétention de devenir un grand acteur de la VOD et de la musique en ligne ».
Julien Ulrich rappelle en effet que VirginMega.fr est la première plate-forme, et la seule pour l’heure, à proposer à la fois de la vidéo et de la musique. « Cela permet de louer un film et d’acheter sa bande musicale dans le même panier », illustre le dirigeant. Une avance concurrentielle que le groupe espère conforter. En 2005, VirginMega.fr a distribué plus de 5 millions de fichiers musicaux auprès de 650 000 clients référencés.
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