Dans l’effervescence qui a prévalu à l’époque de la nouvelle économie et de la bulle Internet, un domaine de l’informatique a alors été porté au pinacle. Il s’agissait de l’EAI (Enterprise Application Integration) ou intégration inter-applicative. L’idée, défendue par des cabinets d’études tel le Gartner Group, était que pour tirer profit des perspectives ouvertes par l’e-business et les applications de front office (CRM, SCM, places de marché électroniques…), les entreprises devaient amender leur système d’information afin qu’il puisse accueillir et traiter les données provenant de leurs partenaires, clients et fournisseurs. D’où la recommandation de réorganiser ce système d’information autour d’une plate-forme de gestion des flux, et non plus autour d’un référentiel de données unique, comme le proposent les PGI. Or les entreprises ne se sont pas ralliées à cette vision et le marché de l’EAI a connu dès 2001 un fléchissement de croissance important (7 % au lieu de 108 % en 2000, selon le Gartner), se traduisant par un phénomène de consolidation parmi les éditeurs.
Peut-être est-ce pour être mieux entendu par ces entreprises qu’un de ces éditeurs, l’américain Vitria, adopte une stratégie de communication qui met moins l’accent sur les caractéristiques techniques et les performances de son produit, BusinessWare, que sur les bénéfices métiers qu’il peut apporter, avec à la clé une perspective rapide de retour sur investissement. C’est ainsi que Vitria se présente comme « fournisseur de solutions d’intégration de processus métiers » et propose aujourd’hui une offre de gestion des commandes destinée aux entreprises de l’industrie et de la grande distribution. « Nous proposons à ces entreprises un template les aidant à modéliser la gestion globale d’une commande », explique Jean-Luc Paris, responsable commercial de la filiale française de Vitria. Une modélisation qui est ensuite traduite informatiquement à l’aide des connecteurs disponibles dans BusinessWare. Car « la valeur ajoutée d’un projet EAI, poursuit Jean-Luc Paris, se situe moins dans les problèmes de connectivité d’applications hétérogènes que dans la modélisation des processus métiers à l’aide d’outils dits BPM (business process management). Prenons l’exemple d’une entreprise de la grande distribution. Chaque magasin de son réseau lui passe quotidiennement des commandes qu’elle doit consolider, « dispatcher » à ses n fournisseurs ; puis, à son tour, elle doit livrer les produits commandés à ses magasins. Si elle parvient à correctement modéliser la gestion de commande et à l’implémenter informatiquement, l’entreprise acquiert une meilleure visibilité et une meilleure maîtrise du processus? Bref, elle en améliore la qualité. Du coup, elle réduit ses charges opérationnelles. » Notons que Vitria décline cette approche pour d’autres secteurs que l’industrie : l’éditeur propose aux opérateurs télécoms une offre relative à l’ouverture d’une ligne ADSL, ainsi qu’un processus d’ouverture de compte à destination du secteur bancaire.
Fusionner les systèmes d’information
Jean-Luc Paris confirme que le marché de l’EAI a souffert de la tendance actuelle des entreprises à geler leurs investissements informatiques mais maintient qu’il s’agit d’« un marché en grand devenir » et plaide l’argument économique : « Les entreprises doivent penser à se doter d’une infrastructure d’intégration car elles sont de plus en plus souvent confrontées à des problématiques de changement de périmètre à la suite d’une acquisition ou d’une fusion. Or l’EAI est le moyen le plus rapide et le plus économique pour réaliser la fusion des systèmes d’information. De même, l’ouverture du système d’information aux partenaires passe nécessairement par l’EAI? Bref, dès qu’une entreprise aborde l’informatique en termes métiers, il y aura toujours de l’EAI derrière. En revanche, si l’EAI est éligible pour tout projet technique d’intégration applicative, dans bien des cas une solution classique de type point-à-point peut s’avérer plus rentable. »
Il est vrai qu’au vu du coût de ce type de plate-forme – sans compter le coût des prestations de services nécessaires pour les installer – la résolution d’une problématique technique ne saurait être un argument suffisant pour convaincre les entreprises de s’en doter. D’ou la nécessité d’associer l’EAI à des enjeux stratégiques, histoire de trouver une rhétorique ad hoc susceptible de plaire aux directions générales.
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