C’est la fin pour MySkreen.
Le service de recommandation de vidéos à la demande a été placé en liquidation judiciaire « il y a quelques jours », après une période de redressement qui avait débuté en août 2014 selon L’Expansion.fr.
La start-up n’a pu retrouver de repreneur, malgré les espoirs de « s’adosser à un groupe industriel ».
La plate-forme avait ensuite évolué pour proposer un service de référencement et d’agrégation de vidéos, regroupant 1,4 million de programmes légaux en streaming (vidéo à la demande et catch-up TV) en majorité gratuits, et 15 000 titres en vidéos à la demande payantes.
Pour gagner en visibilité, MySkreen avait noué des partenariats avec des sites médias ou des portails comme Le Figaro, MSN, L’Express, Le Parisien ou Yahoo.
En termes d’audience, le service revendiquait deux millions de visites par mois.
En 2010, l’INA (Institut National de l’Audiovisuel) s’était engagé à investir une dizaine de millions d’euros pour que MySkreen devienne le porte-drapeau des services d’agrégation de vidéos à la demande légales en France. Mais le projet n’a pas abouti.
En 2011, MySkreen avait enregistrait une perte d’exploitation d’1,54 million d’euros (réduite à 719 000 euros l’année suivante).
Mais cela n’a pas suffi. Sur fond de redressement judiciaire, MySkreen a procédé au licenciement de 5 collaborateurs à la fin de l’été 2014. Il en restait six au moment de la liquidation.
La répartition du capital se présentait ainsi à la fin de la société : 63% du capital était détenu par Habert DASSAULT Finances et 34% pour Frédéric Sitterlé. Le reliquat était détenu par quelques actionnaires individuels. Au moins trois millions d’euros ont été investis dans MySkreen.
Mercredi en fin d’après-midi, nous avons pu contacter Frédéric Sitterlé qui a fourni des précisions sur le contexte.
« La société a bien été liquidée après 7 ans d’efforts. Dommage que le CNC [Centre national du cinéma] n’ait pas utilisé notre expertise et ait préféré réinventer un dispositif. »
Une allusion au portail vod.cnc.fr : ce projet du CNC vise à simplifier l’accès à l’ensemble des offres légales existantes en proposant un accès simplifié aux sites partenaires.
« Seul réconfort : le modèle retenu est exactement celui de MySkreen, y compris avec les widget à placer sur les sites éditoriaux. Bref, lutter contre le piratage en organisant et en facilitant l’accès a l’offre légale », précise notre interlocuteur.
Le Net-entrepreneur (déjà à l’origine du site média Sport24 en 1997) confirme que le piratage vidéo reste une plaie.
« Difficile de rentabiliser un modèle économique lorsque tout est disponible, sans contrainte de chronologie des médias, gratuitement, sur les offres pirates. L’industrie n’en est qu’au début de sa mutation numérique et le principal défi auquel elle est confrontée est le piratage. »
(Article écrit à quatre mains par Anne Confolant et Philippe Guerrier)
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