B3G, fournisseur français de solutions pour la téléphonie sur IP (ToIP) et plus particulièrement dans les offres de type centrex (externalisation des services télécoms) pour le compte des entreprises, traverse une période difficile.
Mi-août, le tribunal de commerce de Paris a autorisé qu’une procédure de sauvegarde sur quatre mois soit établie pour cette société présidée par Patrice Giami. Une information initialement diffusée en fin de semaine dernière par le site de L’Informaticien.
Il faut bien peser ses mots. Il ne s’agit pas d’une procédure de redressement judiciaire. La procédure de sauvegarde est instaurée pour traiter les difficultés financières en amont, c’est à dire avant la survenance d’un état de cessation des paiements. Mais un administrateur judiciaire et un mandataire judiciaire vont suivre avec attention cette phase délicate dans la vie d’une entreprise.
Comment B3G s’est trouvée dans cette situation ? « Dès 2004, le modèle de B3G repose sur un développement en mode d’hyper croissance sur le marché de la ToIP », explique Patrice Giammi, contactée par Vnunet.fr mardi après-midi. « Depuis le début de l’année 2008, nous avons enregistré un ralentissement marqué de la croissance de notre activité ne nous permettant pas d’atteindre nos objectifs budgétaires et le retour à l’équilibre d’exploitation prévu pour 2009, d’où notre décision pro-active d’enclencher une phase de procédure de sauvegarde ».
Initialement, l’objectif était de réaliser un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros en 2008 (+25% par rapport à l’année précédente). Mais, au dernier trimestre, B3G indique avoir enregistré des signaux alarmants de ralentissement sur son marché de prédilection. D’où la volonté de la direction de réagir au plus vite pour adapter la structure au nouveau contexte. Patrice Giami s’attend à une conjoncture économique plutôt morose à moyen terme (12 à 18 mois).
Focus sur la téléphonie sur IP pour les PME
Concrètement, la société compte redéployer ses activités. Le pôle historique portant sur le business avec les opérateurs (services de téléphonie IP en marque blanche et de terminaison d’appels) sera coupé ou cédé. La société va se focaliser sur les solutions télécoms pour le compte des PME.
Fort d’un réseau de distribution plutôt étoffé (200 partenaires actifs), B3G va néanmoins procéder à un « lifting » afin de garder les éléments « les plus fiables ». Cette procédure de sauvegarde passera-t-elle par une diminution des effectifs ou des suppressions de postes? « Peut-être » ou « trop tôt pour le dire », glisse Patrice Giami. B3G emploie actuellement un peu plus de 160 personnes.
La société cherche désormais à rassurer ses partenaires revendeurs et ses clients (10 000 entreprises avec 65 000 lignes utilisateurs). Les fonds d’investissement, qui soutiennent B3G, scrutent aussi l’évolution de la situation.
Début 2006, Axa Private Equity, Orkos Capital (émanation de BNP-Paribas) et Partech International, ont investi 16 millions d’euros dans la structure, ce qui leur permet de détenir 60% du capital de la société. « Nous avons obtenu le soutien de nos actionnaires dans cette procédure », assure Patrice Giami.
Propos confirmés par mail par Jean-Marc Patouillaud, partner manager qui suit le dossier B3G pour le compte de Partech International (« soutien à 100% du management »). Rendez-vous en fin d’année pour voir si B3G remonte la pente.
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