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Voiture autonome : un marché à 500 milliards d’euros à l’horizon 2035

(Update 12h51) La voiture autonome, au-delà des fantasmes, quelle réalité ?

Alors que le Salon de l’automobile de Francfort se rapproche, la branche française du cabinet de consulting A.T. Kearney vient de présenter une étude sur les enjeux et perspectives de ce marché.

Une vision qui va bouleverser le secteur de l’automobile mais aussi changer la perception d’un conducteur : capacité de lâcher le volant, ne plus regarder la route sans crainte et reprendre le contrôle manuel si nécessaire.

En l’état actuel, les médias généralistes s’enthousiasment du Google Self-Driving Car Project, du projet homologue Titan du côté d’Apple et des modèles de voitures électriques de Tesla…

On en est aux balbutiements mais A.T. Kearney tente l’exercice périlleux de la perspective de marché : alors que les premiers véhicules commerciaux autonomes sont attendus entre 2025 et 2030, le cabinet de consulting évalue le marché de la conduite autonome à 500 milliards d’euros [et non de dollars comme indiqué auparavant] à l’horizon 2035.

Soyons clairvoyant : le marché ne va pas basculer du jour au lendemain vers le « tout autonome ».

« La roadmap peut s’échelonner sur 20 ans », estime Rémi Cornubert, Partner chez AT Kearney en charge du secteur automobile. Sans rencontrer de contretemps fâcheux synonymes de retard.

Auparavant, il faudra peaufiner les véhicules entièrement automatiques avant de parler de véhicules autonomes.

Pour que le marché décolle, il faudra recueillir un certain nombre de pré-requis :
– un socle réglementaire bien encadré;
– des technologies fiables garantissant la sécurité des chauffeurs et des passagers;
– un certain degré de standardisation (probablement à l’échelle européenne a minima),  une infrastructure adaptée (en particulier des systèmes de transport intelligent ou ITS en anglais);
– une structuration du marché probablement sous forme de partenariats stratégiques entre groupes industriels de l’automobile et acteurs des nouvelles technologies;
– un écosystème dynamique avec de multiples profils d’acteurs (fabricants et équipementiers automobiles, groupes high-tech, les opérateurs télécoms, les fournisseurs d’infrastructures routières, les fournisseurs de logiciels, des services en ligne pour les services embarqués et les divertissements, et les communautés sociales…

Bref, il faut s’attendre à un brassage des compétences pour trouver les meilleures combinaisons de technologies et de modèles économiques.

La Californie, hub de la voiture connectée

L’industrie automobile sera au cœur de cette révolution avec des incidences sur la consommation énergétique des véhicules, la robotique, l’intelligence artificielle ou des modes accentués d’usage (covoiturage…).

On devrait aboutir à une convergence des expertises qui devrait se concrétiser par des alliances stratégiques pour cerner toutes les problématiques. A.T. Kearney considère que 75% des voitures pourraient être sans conducteur à l’horizon 2040.

L’essor des voitures autonomes entre aussi dans une problématique plus large de lutte contre la pollution (comment contribuer à la réduction des émissions de CO2), de mobilité urbaine et de densité géographique.

D’ici 2025, on recensera 27 mégapoles de plus de 10 millions d’habitants dans le monde (il va falloir se montrer ingénieux pour gérer la circulation automobile dans ses zones). Sachant qu’à l’horizon 2050, l’urbanisation va s’accentuer (70% de la population mondiale).

Pas étonnant qu’une « cité-Etat » comme Singapour en Asie réfléchisse activement à ces questions de mobilité urbaine.  Elle souhaiterait dès cette année autoriser la circulation de voitures autonomes, à la suite d’une série d’expérimentations menées depuis plusieurs années sur place.

Innovation oblige, les regards se tournent vers la Silicon Valley. Le projet Google Self-Driving Car et l’esprit d’innovation insufflé par Elon Musk à travers Tesla mettent les industriels traditionnels de l’automobile sous pression.

« La Californie, c’est le hub de la voiture autonome », commente Rémi Cornubert. Si la technologie semble au point, il faudra s’assurer qu’elle demeure fiable à grande échelle d’usage. Le stade de l’industrialisation des process n’est pas encore atteint.

« Une Google Car intègre 250 000 dollars [et non millions comme précédemment indiqué, ndlr] de technologies embarquées et de capteurs. Il faudra trouver des économies d’échelle », estime le partner d’AT Kearney qui anime la session.

Aux Etats-Unis, on trouve sur place une certaine souplesse pour lever – Etat par Etat – les restrictions légales ou publiques, les marchés de test sont facilités et même l’armée contribue à proposer des centres d’essais de voitures.

En Europe, ce sera plus compliqué en raison de la fragmentation des marchés. Il faudra probablement donner une impulsion au niveau de l’Union européenne.

AT Kearney a déjà identifié un blocage réglementaire non négligeable pour les pays européens : réviser la convention de Vienne de 1968 sur la circulation routière.

En France, il est évident que les groupes automobiles scrutent ce type de projets pour éviter d’être débordé dans leur domaine de prédilection.

Des prototypes de PSA, Renauld ou Valeo sont testés en conditions réelles. Des prestataires technologiques comme IBM et Atos sont la boucle.

Le concept Google Car

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