Baidu est formel : le plus imprévisible, c’est le comportement des autres conducteurs.
Le groupe technologique chinois a effectué ce constat dans un contexte particulier : un test de conduite sur 30 km, en conditions de circulations réelles, avec… une voiture autonome. En l’occurrence, une BMW Série 3 truffée de capteurs électroniques et dotée d’un système de navigation.
Le véhicule a emprunté, lors de cette boucle autour du siège social de Baidu, divers types d’axes routiers, y compris des échangeurs. Il a été mis à l’épreuve des demi-tours, des changements de voie, des dépassements ou encore des insertions sur autoroute, à une vitesse maximale de 100 km/h.
Contrairement à Google dans le cadre de son projet « Self-Driving Car », Baidu communique encore très peu sur ses avancées dans le domaine. La société Internet avait abattu ses cartes au mois de juin en promettant de présenter, avant la fin de l’année, un prototype mis en situation.
Le timing est respecté. Mais ce n’est qu’une première étape : les ambitions s’échelonnent sur le long terme. Il est question de couvrir la majorité des grands axes routiers de Chine dans un horizon de 5 à 10 ans.
Associées à un système de modélisation de l’environnement en 3D avec détection des objets (voitures, panneaux, marquages au sol), les technologies d’intelligence artificielle joueront un rôle déterminant dans l’accélération des démarches. Elles devront permettre aux différents types véhicules de se familiariser plus rapidement avec les propriétés de chaque route.
L’intelligence artificielle est la spécialité d’un des trois laboratoires placés sous la responsabilité de la division Baidu Research ; laquelle mène le projet de voiture autonome depuis 2013.
D’autres sociétés chinoises s’impliquent dans le secteur. On citera l’industriel Yutong, qui a expérimenté, cet été, un autocar sans chauffeur équipé de caméras, de radars à ondes millimétriques et de télédétecteurs laser.
L’Allemand Daimler a visé encore plus haut en Europe avec un camion.
Aux États-Unis, difficile de passer à côté de l’initiative de Google, pilotée par un ancien dirigeant de Hyundai.
La multinationale assure ne pas avoir l’intention de construire ses propres automobiles, car elle ne possède pas d’usines en propre. Pour autant, elle travaille avec des fournisseurs de pièces…
La collaboration sera, selon le cabinet d’études A.T. Kearney, une condition sine qua non au développement du marché, qui pourrait peser 500 milliards d’euros à l’échéance 2035. À condition qu’un cadre réglementaire solide soit fixé en parallèle et que l’on parvienne à un certain degré de standardisation technologique.
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