Voitures autonomes : Google recense 11 accidents mineurs en six ans de tests
Aux Etats-Unis, Google établit un bilan d’étape sur les accidents dans lesquels des voitures autonomes (self driving car) ont été impliquées.
La fiabilité des voitures autonomes – c’est à dire sans chauffeur – resterait-elle à affiner en termes de sécurité ?
Google communique sur les incidents de parcours que sa flotte de voitures autonomes a rencontrés depuis le démarrage des tests.
Le groupe Internet recense 11 accidents « mineurs » en six ans (pas de blessés, dommages matériels légers).
Dans un billet publié sur Backchannel (via le réseau social Medium.com), Chris Urmson, Directeur du programme self-driving car chez Google, épluche les circonstances pour faire la lumière sur les cas recensés.
Premier constat qui se veut rassurant : jamais un accident n’a été provoqué à cause d’un véhicule de la flotte Google. Il était seulement « impliqué ».
Incidents car aucun des 11 accidents annoncés par Google n’était grave, la firme de Mountain View les qualifiant tous de mineurs (pas de blessés et dommages légers).
Depuis le démarrage des tests en 2009 des voitures autonomes, c’est une distance cumulée de 1,7 million de miles (2,7 millions de kilomètres) qui a été parcourue (combinaison de conduite manuelle et automatique).
Fort de sa flotte d’une vingtaine de 20 véhicules de ce type, Google réalise des parcours de 10 000 miles (soit 16 100 kms) par semaine. Un niveau qui lui permet de s’aligner sur le parcours moyen par an que réalise un Américain en voiture.
Dans cette exercice de communication en bonne et due forme, Google essaie aussi bien de rassurer le grand public que les autorités fédérales du pays.
Mais il faut encore affiner les analyses et statistiques car les accidents impliquant les self-driving cars de Google ne font pas l’objet de déclaration auprès de la police.
Google self-drinving car : « Apprendre quelque chose de chaque accident »
Bardées de capteurs, les voitures autonomes de Google sont capables d’appréhender finement leur environnement à 360 degrés. Mais, les algorithmes d’analyse ne sont pas systématiquement capables d’anticiper des situations non documentées.
Les 11 accidents annoncés devraient donc servir à modifier ces algorithmes pour améliorer encore un peu plus la sécurité. « Nous avons un processus d’examen détaillé et essayons d’apprendre quelque chose de chaque accident. »
Chris Urmson détaille les circonstances : sur les 11 accidents, les voitures de Google ont été percutées 7 fois par l’arrière (de nombreuses fois lorsque le véhicule était arrêté à un feu rouge).
Google ajoute que 8 des cas d’accident recensés se sont déroulées en zones urbaines alors que la flotte de véhicules autonomes réalise beaucoup plus de kilomètres sur autoroute.
Depuis 2012, la Californie encadre les tests de véhicules autonomes. Actuellement, 6 compagnies (dont Google, Audi et Mercedez-Benz) ont obtenu des autorisations dans ce sens.
Une cinquantaine de véhicules circuleraient sur les routes de cet Etat, sachant que d’autres suivent comme la Floride, le Nevada ou le Michigan.
Chaque prototype en circulation doit être assuré à hauteur de 5 millions de dollars (provision de dédommagements en cas d’accidents avec victimes et/ou dégâts matériels).
C’est la grande question business à plusieurs milliards de dollars : quand les voitures autonomes vont-elles vraiment investir le marché américain ? Chris Urmson parie sur un horizon 2020.
Mais un entrepreneur de renom comme Elon Musk (qui construit les modèles de voitures électriques de luxe Tesla) évoquait davantage une introduction à échéance 2022 ou 2023, en raison du manque de clarté de la réglementation.
Rappelons que 33 000 personnes meurent chaque année dans des accidents de route aux Etats-Unis (par comparaison : 3388 personnes en France sur 2014).
(Crédit photo @Google)
(Article co-signé Rénald Boulestin et Philippe Guerrier)