VTC Cab : un coup de volant contre Uber France
L’association VTC France, qui regroupe des chauffeurs travaillant ou ayant travaillé pour Uber, va lancer sa propre application baptisée VTC Cab.
Leur menace sera bientôt mise à exécution : des chauffeurs Uber regroupés au sein de l’association des VTC de France s’apprêtent à lancer une application concurrente.
Baptisé VTC Cab, le service est testé depuis quelques semaines en région parisienne. Il devrait voir le jour cet automne, fruit de près d’un an de travaux et d’un investissement de 130 000 euros apporté par une trentaine de membres de l’association.
Le principe de base est le même que pour Uber : l’utilisateur se géolocalise et réserve ensuite une course. La différence ? Une commission de moins de 7 % sur chaque trajet, contre 20 % sur la plate-forme américaine.
« L’objectif, c’est de garder le contrôle sur notre avenir, […] sur notre travail », explique Mohammed Radi au micro de France Info.
Le cofondateur de VTC Cab, également porte-parole du Syndicat des exploitants de transport des personnes et VTC, ajoute : « Uber ne s’intéresse pas aux petites villes françaises, parce qu’il n’y a pas assez de trafic. Mais nous, on veut donner du travail à tous nos collègues VTC ».
Quelque 300 chauffeurs sont dans la boucle pour lancer l’exploitation de VTC Cab. Ils continueront toutefois, en attendant que le service acquière une dimension compétitive, de travailler, en tant qu’indépendants, pour le compte d’Uber, qui revendique… plus de 10 000 conducteurs en France.
Pourquoi cette fronde soudaine ? Le véritable déclencheur, c’est l’annonce faite le 8 octobre dernier par Thibaud Simphal. Le P-DG d’Uber France avait officialisé – pour une entrée en vigueur dès le lendemain – une baisse de 20 % des prix du service UberX (chauffeurs professionnels avec berlines) à Paris et en banlieue.
Fondé sur une logique économique qui aurait fait ses preuves en quatre ans à New York (des prix plus bas, c’est une demande en hausse, des temps d’attente réduits entre chaque course et donc un chiffre d’affaires en croissance), ce modèle avait été froidement accueilli par les chauffeurs. Lesquels accuseraient, après calcul, une perte mensuelle allant jusqu’à 1 500 euros.
Une réunion a eu lieu jeudi dernier avec la direction d’Uber France, dans les locaux qui avaient été, une semaine plus tôt, le théâtre d’une manifestation marquée par l’intervention musclée des forces de l’ordre. Elle s’est soldée « sans avancée » selon les chauffeurs, Uber ayant prévenu que le seul but de cette rencontre était de les convaincre de la pertinence des baisses de prix.
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