Une « application officiel », « géré par l’associatin des VTC de France », avec « Géo localisation », « journeaux, Wifi gratuit » et trajets « Paris-Charles de Gaulle Airport en Roissy-en-France » (sic) : VTC Cab aurait-il été lancé dans la précipitation, au point de ne pas soigner la rédaction du descriptif ?
C’est le sentiment qui domine quand on se rend sur Google Play pour télécharger l’application, disponible depuis quelques semaines.
Dans l’absolu, il est vrai que l’initiative s’inscrit dans un contexte de tensions. En l’occurrence entre Uber et les créateurs de l’application : l’Association des VTC de France, qui regroupe des chauffeurs travaillant ou ayant travaillé pour la société américaine.
Leur initiative vise ainsi à « mettre en relation les VTC de France et les clients sans l’intervention d’une entreprise privée […] qui a pour seul but son enrichissement personnel et cela au détriment des exploitants de voitures de tourisme avec chauffeurs ».
Pour saisir les tenants et aboutissants de cette fronde, il faut remonter à ses origines, et plus précisément le 8 octobre 2015, jour choisi par la direction d’Uber pour annoncer des baisses de prix.
La principale concernait le service UberX (chauffeurs professionnels avec berlines) à Paris et en banlieue : – 20 % sur les tarifs pratiqués à compter du 9 octobre 2015.
Cette décision est fondée sur une logique qui a, d’après Uber, fait ses preuves en quatre ans d’exploitation à New York : des prix plus bas, c’est une demande en hausse, des temps d’attente réduits entre chaque course, un plus grand taux d’occupation des véhicules (dans le cadre de l’offre de partage de trajets UberPool)… et, in fine, un chiffre d’affaires en croissance pour les chauffeurs*.
Un modèle froidement accueilli par les intéressés, qui accuseraient, après calcul, une perte mensuelle allant jusqu’à 1 500 euros.
La réunion organisée au siège d’Uber France après ces annonces n’ayant abouti à « aucune avancée », l’Association des VTC de France avait officialisé, le 19 octobre, le développement de son application, fruit d’un an de travaux et d’un « investissement de 130 000 euros », selon France Info.
Une enveloppe apportée par une trentaine de membres de l’association pour financer les travaux sous-traités à l’éditeur Multi Brains, entreprise de logiciels basée en Biélorussie, spécialisée dans le secteur des transports et qui exploite la marque TaxiStartup.
Sur le principe, VTC Cab fonctionne comme Uber : l’utilisateur se géolocalise, réserve une course (il peut voir le nom, la photo et le numéro de téléphone du conducteur), bénéficie d’une bouteille d’eau gratuite et peut donner une note. Les prix sont les mêmes que ceux en vigueur sur Uber jusqu’au 8 octobre 2015 : 1,40 euro du kilomètre, avec un montant minimum de 8 euros.
Quelle valeur ajoutée ? En premier lieu, il est possible de réserver des trajets à l’avance. Ensuite, VTC Cab ne prélève aucune commission, contrairement à Uber, chez qui le taux s’élève à 20 % pour chaque trajet à Paris.
Constituée en tant qu’association à but non lucratif, VTC Cab assure à The Verge vivre des cotisations de ses membres adhérents : 250 euros par mois. Un apport utilisé à la fois pour améliorer l’application et pour développer l’équipe en interne, avec un service client par téléphone, quand Uber exploite seulement le canal e-mail.
Cofondateur de VTC Cab et porte-parole du Syndicat des exploitants de transport des personnes créé à la mi-octobre, Mohammed Radi s’explique, toujours auprès de The Verge : plus de 200 000 euros par an seront nécessaires pour maintenir l’application et en faire la publicité – pour l’heure sur Google et Facebook.
1 500 chauffeurs seraient aujourd’hui dans la boucle, avec un premier mois sans cotisation pour leur permettre de tester le service. VTC Cab vise les 5 000 adhérents pour début 2016, sur un potentiel de 10 000 chauffeurs Uber affiliés en région parisienne. On notera toutefois que l’application Android, à l’intitulé très marketing « VTC Cab voitures en 3min 8€ », a été, selon les compteurs de Google Play, téléchargée moins de 1 000 fois…
Pour Mohammed Radi, il s’agit de « donner du travail à tous les collègues VTC [à l’heure où] Uber ne s’intéresse pas aux petites villes françaises ». Et de lancer : « Uber est une société IT qui n’a aucune connexion avec le monde des transports. Ils traitent les gens comme des numéros ».
Dans un premier temps, les inscrits continueront sans doute à travailler pour le compte d’Uber, en attendant que VTC Cab acquière une dimension compétitive. À terme, les délais d’attente augmenteront chez Uber, et avec eux, les prix, prétend Mohammed Radi.
* Pour illustrer son propos, Uber a comparé le chiffre d’affaires horaire moyen entre les « week-ends » du 18 au 21 octobre et du 9 au 12 novembre. Résultat : + 6 %.
Crédit photo : Bevan Von Weichardt – Shutterstock.com
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