VTC : les taxis protestent contre l’extension d’Uber en France
Marseille, Nantes et Strasbourg…Les chauffeurs de taxis au niveau local multiplient les pressions pour interdire Uber, qui étend néanmoins son influence.
L’extension des activités d’Uber dans des grandes villes en France ne va pas passer inaperçue.
Elle est scrutée par les compagnies de taxis, les professionnels indépendants mais aussi les concurrents évoluant dans le segment VTC (voitures de tourisme avec chauffeur).
Au coeur des crispation figure l’application UberPop qui permet à tous de devenir conducteur de passagers sans barrières règlementaires clairement établies.
Marseille, Nantes et Strasbourg…Ce sont les trois métropoles dans lesquelles Uber élargit sa sphère d’influence. A en croire les journaux régionaux, l’application VTC, qui met en relation les conducteurs avec les passagers, provoque des remous en raison des craintes de distorsion de concurrence.
A Marseille, une soixantaine de taxis ont bloqué hier (lundi 8 mai) l’entrée de l’hôtel Mama Shelter dans lequel se tenait une réunion d’information et de recrutement de chauffeurs Uber, selon La Provence.
Même effervescence à Nantes selon Ouest France : « Une petite centaine de taxis ont bloqué les alentours de la cité des congrès et d’un hôtel où la société tenait ses premières réunions d’informations. »
A Strasbourg, on ne signale pas de perturbations spécifiques mais L’Alsace.fr a publié un reportage sur le profil d’un chauffeur UberPoP « en management de transition ». Mais les Dernières Nouvelles d’Alsaces rappelle que le préfet du Nord a interdit le service fin mai pour «concurrence déloyale» vis-à-vis des VTC et taxis.
Systématiquement dans les nouvelles villes, des demandes d’arrêtés préfectoraux pour interdire les activités d’UberPop sont émises. Mais sauront-elles pour autant automatiquement acquises ?
La réponse n’est pas évidente au regard du flou sur le front judiciaire à propos de la légalité ou non d’UberPop, rappelle 20minutes.fr. Un manque de clarté sur fond de procédures multiples en suspens qui laisse de la marge à Uber pour avancer.
Pour le lot des trois villes, Alexandre Molla, Directeur général « Expansion » d’Uber France, assure que la société a décidé « de lancer uniquement UberPop, qui met en relation des particuliers ».
« Evidemment ce n’est que le début, et souvent UberPop est une belle voie vers la professionnalisation des chauffeurs », a-t-il poursuivi.
De son côté, Les Echos révèle un autre volet parisien tout aussi intéressant de la guerre taxis vs VTC, qui dépasse le cas Uber.
Lundi, la Fédération française du transport de personnes sur réservation, regroupant des acteurs comme LeCab, SuperShuttle, SnapCar ou Chauffeur-Privé, a obtenu gain de cause en référé auprès du tribunal administratif de Montreuil.
Elle est parvenue à suspendre un arrêté qui réservait aux taxis une voie réservée sur l’A1 pour relier Paris à l’aéroport Roissy-CdC.
La préfecture de Seine-Saint-Denis devra publié un nouvel arrêté, autorisant les modes de transports alternatifs comme les VTC à utiliser cette voie de circulation stratégique.
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