Wanadoo dépasse le million d’abonnés

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Le fournisseur d’accès de France Télécom augmente son avance sur les concurrents. Répondant à la plainte déposée par Club-Internet, il met en avant la transparence des budgets et promet d’appliquer d’éventuelles sanctions dans ses rangs.

Le million, c’est déjà du passé. Wanadoo met maintenant le cap sur les deux millions d’abonnés. « Nous avons tenu le pari avec un mois d’avance. Le 2 janvier dernier, Wanadoo atteignait le cap des 500 000 abonnés et prévoyait d’atteindre le million le 31 décembre 1999 », a expliqué Nicolas Dufourcq, directeur de la division multimédia de France Télécom. Celui-ci tisse sa toile hors de nos frontières : déjà présent en Belgique, aux Pays-Bas et en Espagne depuis un mois, il vient de lancer Wanadoo au Danemark.

Avec 35% de parts du marché français, loin devant AOL-Compuserve et Club-Internet ex-aequo à environ 14% (chiffres Netvalue), Wanadoo a laissé sur place la concurrence en seulement quelques mois. Un essor suspect pour la filiale de Grolier Interactive, qui a déposé une plainte auprès du Conseil de la concurrence (voir édition du 19 novembre1999). Son dossier de 150 pages, agrémenté de photos, témoignages écrits et moult documents certifiés par huissier, prétend démontrer comment France Télécom met ses moyens financiers et sa force commerciale à disposition de Wanadoo. Plus grave, la plainte signale que ses agents auraient utilisé des fichiers France Télécom pour contacter des abonnés de Club-Internet et les détourner vers leurs services. Autrement dit, une pratique déloyale et interdite.

L’opérateur a réagi avec flegme. Attendant de consulter les pièces du dossier, France Télécom affirme que les budgets de la maison mère et de sa filiale Internet ont toujours été séparés et transparents. Ainsi, les publicités sont financées par Wanadoo. Même si sur le terrain, ce sont les agents commerciaux des boutiques de l’opérateur qui en font la promotion. Quant au racolage d’abonnés, France Télécom assure que des sanctions pourraient être prises s’il apparaissait qu’un électron libre de Wanadoo eût débauché des clients chez les concurrents.