C’est l’une des plus importantes acquisitions jamais réalisées dans le secteur high-tech : Facebook a débloqué 21,8 milliards de dollars pour s’offrir WhatsApp.
L’accord entre la société Internet de Mark Zuckerberg et l’éditeur américain spécialiste de la messagerie instantanée avait été officialisé le 19 février 2014. L’Union européenne vient de valider l’opération après plusieurs mois d’enquête. Les démarches s’étaient accélérées fin août à l’initiative de Facebook, qui avait directement sollicité les autorités compétentes sur les dossiers antitrust. Ces dernières avaient jusqu’au 3 octobre pour répondre à la demande en validant la transaction ou au contraire en décidant d’approfondir leurs investigations. Elles ont choisi la première option.
Facebook avait choisi cette voie pour s’épargner d’éventuelles enquêtes complémentaires dans des Etats membres de l’UE. En contrepartie, ses pratiques ont été soumises à l’appréciation des entreprises IT identifiées comme ses concurrents ou clients sur au moins un marché. Ces acteurs du numérique parmi lesquels Google ou encore Twitter avaient jusqu’au 8 septembre pour répondre au questionnaire de 70 pages qui leur avait été adressé.
La Commission européenne se demandait notamment dans quelle mesure la messagerie instantanée pouvait se substituer à d’autres moyens de communication comme les SMS/MMS et les e-mails. Cherchant plus globalement à cerner les différences entre les services respectifs de Facebook et WhatsApp, elle s’intéressait aussi aux implication qu’aurait ce rapprochement en matière de confidentialité et de monétisation des informations personnelles.
C’est sur ce volet que le débat s’était concentré aux Etats-Unis. En avril dernier, les autorités sur place avaient finalement validé la transaction, tout en soumettant le réseau social à certaines obligations en matière d’exploitation des données de ses utilisateurs. Notamment celle de solliciter systématiquement un consentement exprès pour toute collecte d’éléments sous forme numérique, qu’il s’agisse de noms, d’adresses e-mail ou encore des listes de contacts récupérées à même les téléphones mobiles.
Le montant du rachat tel qu’annoncé au mois de février était de 19 milliards de dollars, à raison d’environ 4 milliards en cash, 12 milliards en actions et 3 milliards en stock options. Il a « mécaniquement » été relevé à 21,8 milliards de dollars en raison de la croissance de Facebook en Bourse : sur le document officiel publié à cet égard lundi 6 octobre (et repéré par Reuters), il est fait mention d’une indexation par rapport à la valeur du titre FB en ouverture de séance sur le Nasdaq. En l’occurrence, 77,17 dollars.
Les gagnants dans l’affaire sont les employés de WhatsApp, qui se partageront 46 millions d’actions temporairement incessibles, assujetties à une période d’acquisition de 4 ans. Fondateur et principal dirigeant de la société, Jan Koum en recevra 24,9 millions, pour une valeur d’environ 1,9 milliard de dollars. En contrepartie, il percevra un salaire annuel d’un dollar symbolique, à l’instar du CEO de Facebook Mark Zuckerberg.
WhatsApp, qui compte aujourd’hui environ 70 salariés, revendique plus de 600 millions d’utilisateurs par mois pour son application de messagerie instantanée, qui rivalise avec le canal SMS en termes de volumétrie. Disponible sur les principales plates-formes mobiles (iPhone, Android, BlackBerry, Windows Phone, Symbian), l’outil connaît une croissance exponentielle, notamment dans les pays émergents, où il se trouve en concurrence avec Line, WeChat, KakaoTalk… ou encore Facebook Messenger.
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