WikiLeaks : une archive rien que pour Sony Pictures
WikiLeaks a mis en ligne une archive – avec moteur de recherche – regroupant les documents dérobés l’année dernière à Sony Pictures.
Sony Pictures a désormais sa page dédiée sur… WikiLeaks.
Après avoir dévoilé des documents relatifs à la guerre d’Irak, publié des dizaines de milliers de télégrammes diplomatiques américains ou encore relayé des informations communiquées par Edward Snowden, l’association à but non lucratif fondée par Julian Assange s’est intéressée à la cyber-attaque subie par le studio de production et de diffusion cinématographique filiale du groupe Sony.
Elle a mis en ligne une archive assortie d’un moteur de recherche qui permet de naviguer parmi 30 287 documents et 173 132 e-mails impliquant plusieurs milliers d’employés de Sony Pictures. Outre des scripts de films non encore sortis en salles, on retrouve notamment des correspondances privées entre hauts responsables qui mettent en lumière la sphère d’influence du studio.
Illustration avec cet échange de mails entre le CEO Michael Lynton et le président Barack Obama pour financer la campagne du gouverneur de New York Andrew Cuomo, très impliqué dans la lutte contre le piratage des oeuvres numériques. Sur ce même dossier, l’affaire Megaupload et la tentative d’extradition de Kim Dotcom sont évoquées de long en large.
Autant de données communiquées à plusieurs journalistes dans la continuité du « Sony Hack » et diffusées auprès du grand public via des canaux comme Torrent, mais qui ont, selon Julian Assange, « été rendues inaccessibles avant qu’on ait pu gratter sous la surface ».
Pour éviter que les fuites ne deviennent une série de révélations fracassantes, Sony Pictures s’était directement tourné vers les médias en leur demandant de supprimer toutes les informations en leur possession, tout particulièrement au nom du respect de la vie privée des 47 000 employés concernés.
Réflexion inverse chez Julian Assange. Le cybermilitant australien, qui vit actuellement à l’ambassade d’Équateur à Londres, estime que cette archive WikiLeaks « fournit de précieux renseignements sur le fonctionnement d’une multinationale très influente ». Et d’évoquer « une vraie valeur ajoutée au coeur d’un conflit géopolitique ».
Sony regrette que WikiLeaks « donne ainsi un coup de main aux pirates […] qui ont tenté de nuire à Sony Pictures Entertainment et à ses employés ». Le groupe japonais considère, contrairement à Julian Assange, que ce genre d’informations ne relève pas du domaine public. Ses avocats précisent au Los Angeles Times explorer « tous les recours » à leur disposition.
Considéré par beaucoup d’experts comme une cyber-attaque sans précédent, le « Sony Hack » est devenu une affaire nationale aux Etats-Unis. L’administration Obama a riposté avec des sanctions frappant la Corée du Nord, qui serait à l’origine du piratage d’après l’enquête du FBI. A l’heure actuelle, on hésite encore avec la piste de hackers russes, des relais activistes, voire la malveillance d’un ex-employé de Sony Pictures.
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