Au nom du secret défense, la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) a entrepris de faire supprimer un article de l’encyclopédie libre Wikipédia.
Cherchant à obtenir le retrait d’un contenu portant sur un relais hertzien de télécommunications à usage militaire implanté à Pierre-sur-Haute dans le Puy-de-Dôme (63), le service de police français rattaché au ministère de l’Intérieur a fait pression sur un contributeur.
Ses sollicitations initiales auprès de la Fondation Wikimédia étant restées sans suite, la DCRI a convoqué et menacé de poursuites judiciaires Rémi Mathis.
En date du 4 avril, il a été demandé à l’intéressé, président de Wikimédia France, de faire usage de ses droits d’administrateur pour supprimer l’article, quand bien même il n’était nullement impliqué dans la rédaction.
Mais les dissensions avec la Fondation s’étaient dessinées plusieurs semaines en amont, en l’occurrence le 4 mars.
La Fondation, qui héberge l’encyclopédie multilingue, était alors expressément mise au pilori, pour divulgation « d’informations militaires classées », violant l’article 413-10 du Code pénal.
Mais sans plus de précisions quant aux éléments en infraction (il est question du passage traitant de la composante nucléaire), la Fondation a considéré « qu’en l’état […], rien ne permettait de déterminer le caractère litigieux de l’article incriminé« .
Et de noter en outre, dans son communiqué, que le propos s’appuie sur une interview et une vidéo authentiques réalisés à Pierre-sur-Haute. Enfin, sa mise en ligne remonte au 24 juillet 2009.
Face à cette inflexibilité, la DCRI a contacté directement, ce 30 mars, Rémi Mathis. Le 4 avril, ce dernier s’exécutait : sous haute présence policière et menacé d’une garde à vue, il radiait l’article en question.
Interpellé dans une affaire qui a suscité le buzz, le ministère de l’Intérieur relativise, estimant que « dans un État de droit, il est impossible d’assimiler à une menace l’engagement d’une procédure judiciaire [dans un dossier] de sécurité nationale« .
Depuis lors, l’article a été republié par un résident suisse et traduit dans plusieurs langues.
Et Wikimédia France d’ajouter, tout en se reconnaissant réceptive aux enjeux de sécurité nationale : « Dans les cas où il n’y a pas de menace apparente […], nous demandons plus d’informations avant de supprimer du contenu. Sinon, ce serait autoriser la censure« …
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