Comment Microsoft compte-t-il parvenir à atteindre l’objectif fixé par son CEO Satya Nadella ? C’est à dire passer le cap du milliard de machines sous Windows 10 d’ici 2018.
Dans l’absolu, la conquête est plutôt bien engagée : un peu plus de six mois après son lancement commercial (c’était le 29 juillet 2015), l’OS en est officiellement à 200 millions d’installations, tous appareils confondus.
Pour autant, la dynamique est déjà moins favorable que lors des premières semaines… y compris selon les statistiques publiques de Microsoft, qui faisaient état de 75 millions de terminaux équipés à la fin du mois d’août et de 100 millions fin septembre.
La firme peut miser sur la nouvelle génération des puces Intel ( « Skylake ») pour espérer une relance du marché du PC ; et des tablettes par la même occasion. Mais l’horizon n’est pas si net, comme l’ont suggéré les dernières estimations des principaux cabinets d’études. Et la marge de manœuvre est encore plus réduite sur les smartphones.
En l’état actuel, le principal vivier réside probablement dans le parc déjà installé, mais qui tourne sous d’anciennes versions du système d’exploitation. Surtout si on considère que Windows 10 dispose d’une part de marché de 11 à 12 % dans le monde sur le segment des OS desktop (sources StatCounter et Netmarketshare).
Pour favoriser la bascule, Microsoft a mis en place un modèle alléchant : la plupart des terminaux fonctionnant sous Windows 7 (Service Pack 1) ou Windows 8.1 peuvent migrer gratuitement jusqu’au 28 juillet 2016.
A priori, le cercle est vertueux : réunir un maximum d’utilisateurs sur une même plate-forme, c’est notamment se rendre plus attractif pour les développeurs, qui peuvent se concentrer sur les fonctionnalités de leurs applications plutôt que sur la compatibilité.
Mais comment favoriser la mise à jour vers Windows 10 auprès des utilisateurs qui choisissent, en toute âme et conscience, de ne pas basculer ?
Dans le discours officiel, Microsoft a mis en place un plan d’action qui vise à « simplifier » le processus.
D’abord en garantissant la migration gratuite pour un maximum d’éditions de son OS.
Dans le détail, Windows 7 Starter, Édition Familiale Basique et Édition Familiale Premium peuvent être mis à niveau vers Windows 10 Famille, tout comme Windows 8.1. Quant à Windows 7 Pro et Windows 7 Édition Intégrale, ils peuvent basculer vers Windows 10 Pro, à l’instar de Windows 8.1 Pro et Windows 8.1 Pro Étudiants.
Dans la pratique, plusieurs stratagèmes sont mis en œuvre. En premier lieu, l’application « Obtenir Windows 10 », que Microsoft exploitait déjà avant le lancement commercial de l’OS, pour recruter des bêta-testeurs (les « Insiders »). Très difficile à retirer du système, elle est source de migrations involontaires, liées par exemple à une confusion entre « réserver » et « installer ».
Sur les appareils équipés de Windows 7 ou de Windows 8.1 et sur lesquels Windows Update est activé, l’application s’affiche automatiquement dans la zone de notification. Au fil du temps, elle est devenue plus intrusive, avec une pop-up qui propose soit de commencer le téléchargement de Windows 10… soit de l’installer plus tard. Pas de troisième option, sinon celle de cliquer sur la croix pour fermer la fenêtre.
Autre méthode critiquée : le « téléchargement par avance » : que l’utilisateur ait ou non décidé d’adopter Windows 10, les fichiers d’installation sont récupérés en arrière-plan par Windows Update.
Justification de Microsoft : la mise à niveau est plus facile quand l’utilisateur est convaincu par les avantages de Windows. Problème : selon la configuration sur laquelle ils sont téléchargés, les fichiers en question occupent entre 3,5 et 6 Go d’espace disque. C’est sans compter les dépassements de quotas de bande passante, voire la saturation de connexions Internet.
Il y a quelques semaines, le cercle de diffusion de la notification « Obtenir Windows 10 » a été élargi – à commencer par les États-Unis – à tous les postes équipés de Windows 7 Pro ou Windows 8.1 Pro et associés à des domaines Active Directory.
Les PME sont donc en première ligne, à condition toutefois qu’elles utilisent Windows Update pour la réception des mises à jour. Celles qui passent par WSUS (Windows Server Update Services) ou SCCM (System Center Configuration Manager) ne sont pas concernées.
Plus récemment, Windows 10 a acquis, au sein de Windows Update, le statut de mise à jour « recommandée » et non plus « optionnelle ». Il est donc installé automatiquement sur certaines machines, dont toutes celles qui disposent d’une installation standard de Windows, où les options « Recevoir les mises à jour recommandées de la même façon que vous recevrez les mises à jour importantes » et « Installer les mises à jour automatiquement » sont cochées par défaut.
Certes, un message s’affiche pour demander aux utilisateurs s’ils souhaitent bien lancer la mise à niveau, comme lors de l’installation d’un Service Pack. Mais combien le liront et sauront dénicher l’option qui permet, en cas d’insatisfaction, de revenir en arrière dans un délai d’un mois ?
Une première étape avait été franchie au cours de l’automne : l’OS était passé en mise à jour optionnelle pour tous, indépendamment d’une éventuelle réservation via « Obtenir Windows 10 ».
Microsoft s’est aussi projeté à moyen terme en apportant des modifications à sa « politique de support » : les prochaines générations des puces Intel (« Kaby Lake »), AMD (« Bristol Ridge ») et Qualcomm (8996) ne seront officiellement compatibles qu’avec Windows 10.
C’est un peu plus compliqué pour ce qui est de la microarchitecture « Skylake » d’Intel, dont l’exploitation commerciale démarre véritablement en 2016.
Les machines concernées bénéficient de traitements variables : un certain nombre d’entre elles (voir les listes établies par les OEM) bénéficieront d’un sursis, mais uniquement jusqu’au 17 juillet 2017, que ce soit pour la prise en charge de Windows 7 ou de Windows 8.1. Au-delà, seules les mises à jour « les plus critiques » pourront encore être reçues.
Selon Microsoft, il s’agit de créer des « synergies profondes […] entre matériel et logiciel ». La firme donne l’exemple des puces « Skylake », qui offriraient, avec Windows 10, des performances graphiques jusqu’à 30 fois supérieures à celles atteintes avec Windows 7 (et « trois fois plus d’autonomie »).
La firme précise, en parallèle, que pour assurer le fonctionnement des anciennes version de l’OS sur les nouvelles puces, les fabricants doivent retravailler leurs micrologiciels et leurs pilotes pour s’adapter en termes de gestion des interruptions, des interfaces ou encore de l’énergie. Des changements qui « risquent d’entraîner des régressions ».
Concernant le rythme d’adoption de Windows 10, on peut se demander si les affaires de collectes de données (voir ici, là ou encore là) n’ont pas eu un effet repoussoir.
Microsoft a également été pointé du doigt pour son manque de transparence concernant les mises à jour de l’OS, alors même que sa politique actuelle oblige à installer, sur les versions grand public, l’intégralité des patchs.
Après des mois de pression ponctués de pétitions, la décision a été prise de référencer, sur un site Web dédié, le contenu de toutes les mises à jour cumulatives à partir du celle du 9 février 2016.
(Crédit photo : Microsoft pressroom : Windows 10 fan celebration in Sydney – juillet 2015)
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