Cachés dans les millions de lignes de codes de Windows 2000, plusieurs dizaines de milliers de bogues menaceraient de gâcher le lancement du système d’exploitation. Ce constat inquiétant émanerait d’une note adressée aux développeurs de Microsoft, pour les inciter à mettre les bouchées doubles… alors que la commercialisation démarre le 17 février prochain.Selon notre confrère Sm@rt Reseller, qui révèle cette information, les responsables des équipes de développement ont répertorié 65 000 bogues, dont 28 000 pourraient poser de véritables problèmes aux utilisateurs. Le document, qui n’est pas publié, laisse à penser que beaucoup de failles ont été négligées au fil du temps. Il évoque tantôt du « travail non fini », tantôt des « problèmes oubliés » depuis longtemps. Vrai que la sortie de Windows 2000 a souvent été retardée.Les difficultés concerneraient non seulement des fonctions existantes, mais aussi les nouveautés censées justifier l’achat du logiciel. Peut-être l’information circule-t-elle mal entre les développeurs, puisqu’on apprend qu’il existe une « véritable confusion » sur la manière dont certaines fonctions sont supposées fonctionner. »Nos clients ne veulent pas que nous leur vendions des produits avec plus de 63 000 défauts potentiels connus. Je veux qu’ils soient corrigés », s’insurgerait dans la note Mark Lucovsky, présenté comme un responsable du développement de Windows. Tout en demandant à ses troupes comment le public pourrait accepter de payer pour un produit bogué, il exhorte les programmeurs à faire tous les efforts nécessaires pour remplir leur mission. Notons au passage que fin janvier, Windows 2000 avait déjà montré une faiblesse de sécurité (voir édition du 31 janvier 2000) qui avait obligé Microsoft à publier un correctif sur son site Web. Contacté par téléphone, Microsoft France s’étonne de l’existence d’une telle note. « Le chiffre de 65 000 paraît aberrant », juge Alexis Oger, chef de produit Windows. « Des milliers de clients ont déjà testé le système d’exploitation. On pense que c’est le plus fiable de toute l’existence de Microsoft », poursuit-il. Chez l’éditeur, on veut bien concéder l’existence d’une poignée de bogues, mais pas de quelques dizaines de milliers…A l’heure où nous écrivons ces lignes, Microsoft n’était pas en mesure de confirmer que Mark Lucovsky joue bien un rôle majeur au sein des équipes de développeurs. Pourtant, une rapide recherche sur le site Internet de Microsoft, nous a permis de retrouver la transcription d’une interview d’un certain David Cutler, accompagné de Marc Lucovsky, présentés comme « deux des architectes à l’origine du système d’exploitation Windows NT ». L’article utilise même le terme de « visionnaires » pour qualifier ces deux programmeurs. Mais peut-être s’agit-il uniquement d’un homonyme… L’éditeur n’a pas non plus fait connaître son opinion concernant le document qui ne manquera pas de soulever la polémique.Sans vouloir trouver d’excuses, il faut tout de même rappeler qu’il n’existe pas de système d’exploitation qui soit totalement exempt de bogues au moment de leur sortie, et même après. Beaucoup de professionnels reçoivent régulièrement des CD-Rom de correction, les fameux patches. Mais cette indiscrétion n’arrange pas les chances de succès de Windows 2000, déjà en proie à une certaine méfiance. Le cabinet Gartner Group a annoncé la semaine dernière qu’il valait mieux attendre plusieurs mois avant d’adopter cette mouture, et attendre au moins le mois de juin pour l’édition serveur. Pendant deux ans, des problèmes de compatibilité pourraient gêner l’utilisation de logiciels « anciens » sur Windows 2000, selon Tom Bittman, responsable des études pour le Gartner Group. Des propos qui ont eu pour conséquence de faire chuter de 6 % en quelques heures la cote de l’action Microsoft.Prônant l’attentisme, le cabinet de conseil estime que seulement 5 % des serveurs Windows NT migreront vers la version 2000 en cours d’année. Un chiffre qui passe à 20 % pour la version installée sur les PC de bureau. Ajoutons que, même si des éditeurs ont lancé quelques assistants d’administration pour faciliter la mise à jour d’un parc sous NT (voir édition du 8 février 2000), l’opération n’a rien de rassurant. « De nombreuses organisations vont trouver cela profondément traumatisant », considère Ashim Pal du Meta Group, qui compare la migration à celle du DOS vers Windows 3.1.Moins percutant mais tout aussi instructif, le constructeur texan Dell contribue aussi à inquiéter les dirigeants de Microsoft. Lors d’une conférence, un porte-parole a indiqué que Linux progressait et que les entreprises ne se ruaient guère vers les systèmes sous Windows 2000. L’Unix libre progresse d’ailleurs très fort, puisqu’une enquête IDC (voir édition du 10 février 2000) signale qu’en 1999, un serveur sur quatre était commercialisé sous Linux. Avec 38 % de parts de marché, Windows fait du sur-place. Quant à Novell Netware, il descend à 19 %.
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