Le 14 juillet marque la fin par Microsoft du support de Windows Server 2003 et sa déclinaison R2.
« Passé cette date, il n’y aura plus de mises à jour ni de correctifs disponibles » de l’OS serveur qui a eu une belle vie, précise l’éditeur.
Néanmoins, la firme de Redmond a mis en place une offre de support personnalisé à 600 dollars par serveur…la première année. De quoi stimuler les entreprises pour qu’elles tournent la page.
Sur son site Internet, Microsoft France a mis en place une section spéciale consacrée à la fin du suppport Windows Server 2003, avec un outil de diagnostic pour les PME (exploité par Refresh IT) et un panorama des offres constructeurs OEM pour renouveler le serveur.
Microsoft recommande Windows Server 2012 R2 mais l’arrivée de la prochaine génération de l’OS serveur est escomptée l’an prochain (Windows Server 2016).
On a une petite idée de la résilience de Windows Server 2003 sur le marché et du coût induit par la migration vers une version plus moderne.
Cette migration constitue un défi de taille : entre 2003 et 2013, Microsoft a écoulé 23,8 millions de licences Windows Server 2003 fonctionnant sur presque 12 millions de machines physiques.
En juillet 2014, HP considérait que le marché de cette migration était évalué à 10 milliards de dollars.
Fin mars 2015, la facture monte, selon Silicon.fr. On évoque une bascule globale à 100 milliards de dollars pour les entreprises (incluant les achats de nouveaux logiciels, matériels et services cloud associés), d’après une enquête Spiceworks – SanDisk menée en janvier 2015 auprès de 1300 professionnels toutes zones confondues (Amérique du Nord, EMEA, Asie-Pacifique).
Le coût moyen par entreprise de projets liés à la migration était estimé à 60 000 dollars.
Bref, difficile d’avoir une idée réelle du coût global engendré par cette réactualisation majeure et généralisée de l’OS serveur.
Pour Dell qui a monté depuis un an une offre dédiée (Windows Server 2003 Migration Service) comme HP, le niveau se situerait entre 10 et 20 millions de serveurs concernés dans le monde.
Il faut compter sur un plan de migration qui se déroule en moyenne en 100 jours pour une PME et entre 200 et 300 jours pour un grand compte.
Toujours selon le constructeur Texan, le coût par serveur est estimé entre 2500 et 3000 dollars (2200 et 2700 euros).
En juin, Softchoice, fournisseur américain de solutions IT, considérait que, sur les 90 000 serveurs répartis dans plus de 200 organisations de sa base clients, 21% des serveurs tournaient encore sous Windows Server 2003. Seuls 7% avaient migré vers des OS plus récents.
En France, l’exercice est encore plus compliqué sur l’exploitation de Windows Server 2003 et R2 au sein des entreprises. On évoque 1 million de serveurs et une entreprise sur 6 qui maintiendrait de manière opérationnelle des serveurs sous Windows Server 2003.
Chez Silicon.fr, Hervé Thibault, consultant senior chez Econocom-Osiatis, évalue entre 20 à 30% de parcs informatiques sous Windows Server 2003 « avec une présence plus ou moins grande si l’entreprise dispose de filiales ou de sites périphériques ».
L’ancien OS étant souvent exploité pour les serveurs de fichiers et d’impression, il est souvent compliqué de migrer car il y a des problèmes de drivers ou d’annuaire.
Et puis la priorité des PME-PMI a d’abord été donnée à la migration Windows XP vers un OS plus moderne de Microsoft (versions Windows 7, 8 voire prochainement 10 pour rattraper le gap technlogique).
Et ce focus XP s’est sans doute réalisé au détriment de la fin de vie escomptée de Windows Server 2003.
« Elles ont plus de latence et une stratégie d’investissement moins forte en raison d’un manque de connaissance technique », avoue Alex Wehle, responsable des offres Infrastructure et Cloud Hybride chez Microsoft.
Comme pour le cas de Windows XP, c’est la dimension sécurité qui est mise en avant pour justifier la migration. LogicNow (fournisseur britannique de services IT dans le cloud) évoque cette problématique dans un récent avis d’expert distribué à la presse.
« L’un des premiers problèmes auquel sont confrontés les DSI est la version du système d’exploitation : 32bits ou 64bits. Si certains utilisateurs de Windows Server 2003 sont déjà passé en 64bits, les autres vont être confrontés à encore plus de problèmes et certaines applications ne fonctionneront que partiellement », estime Ian Trump, Responsable de la Sécurité chez LogicNow.
« La situation se complique encore davantage pour les utilisateurs d’applications basées sur des serveurs web (IIS) plus anciens car elles pourraient requérir l’utilisation de navigateurs Internet obsolètes pour fonctionner. »
LogicNow recommande de passer à une migration consistant à « virtualiser et sécuriser Windows Server 2003″ puis prévoir un back-up de la machine virtuelle WS3 dans le cloud ». Reculer pour mieux sauter ?
Fin 2014, ChannelBiz évoquait les 7 étapes essentielles pour faciliter la migration de Windows Server 2003 vers un nouveau système selon Stéphane Hauray, Vice-Président pour la France d’AppSense (solutions de virtualisation).
Mais on sait par expérience que le cycle de vie des logiciels et services de Microsoft n’est pas calqué sur l’activité des PME qui doivent veiller à leur trésorerie et éviter les grands écarts de budgets IT.
Désormais, la période 2015-2017 semble probablement la plus adéquate si l’on part de zéro en termes d’études de faisabilité.
A défaut d’anticipation, il faut désormais calculer le temps d’adaptation à la nouvelle configuration OS Serveur pour éviter des répercussions négatives sur la productivité et le business.
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