Windows XP : bilan des courses à l’heure fatidique
Ce 8 avril marque la fin officielle du support de Windows XP. Malgré les avertissements répétés de Microsoft et des experts en sécurité IT, de nombreux utilisateurs n’ont pas encore migré, notamment en entreprise. Bilan d’étape.
Ce 8 avril marque un nouveau temps fort dans le feuilleton Windows XP. Le système d’exploitation lancé par Microsoft en octobre 2001 arrive officiellement en fin de vie.
C’en est tout du moins terminé de son support technique étendu : plus aucun correctif de sécurité ne sera diffusé. Dans l’absolu, ceux qui choisiraient de conserver l’OS malgré les avertissements seront livrés à eux-mêmes et devront assumer les risques non négligeables liés à cette décision : espionnage, piratage par exploitation de failles… Quand bien même les bases de signatures de l’antivirus Microsoft Security Essentials seront mises à jour jusqu’au 14 juillet 2015, les experts en sécurité IT s’attendent à une recrudescence des attaques s’appuyant sur des vulnérabilités logicielles non résorbées avant le 8 avril.
Conçu à la fin du XXe siècle, Windows XP est particulièrement vulnérable aux nouvelles menaces et techniques d’attaque sophistiquées des cyber-criminels. Plusieurs études concordantes le donnent six fois plus susceptibles d’être infecté par un malware que les autres systèmes Microsoft. Pour sensibiliser les utilisateurs finaux à cette problématique, le premier éditeur mondial a pris plusieurs mesures. Il a notamment mis en place une campagne d’information sous la forme d’une fenêtre pop-up qui s’affichera le 8e jour de chaque mois.
Pour autant, au dernier pointage du cabinet NetMarketShare, le vieillissant XP est encore installé sur près de 28% des ordinateurs connectés à Internet (14% en France, selon AT Internet). Des particuliers aux entreprises, la situation est contrastée. Les contraintes budgétaires semblent toutefois faire consensus, dans un contexte de crise économique.
Confusion autour de Windows XP
Les barrières sont aussi d’ordre logistique. Si la migration vers une nouvelle version de l’OS peut être aisément envisagée pour un utilisateur seul, notamment grâce à l’outil gratuit PCmover Express diffusé par Microsoft, les enjeux sont tout autres pour les entreprises, qui doivent effectuer des modifications sur l’ensemble de leur parc informatique. Ce qui entraîne souvent des incompatibilités stratégiques, voire des interruptions d’activité.
Alors que le processus en est à un stade terminal – ou tout du moins avancé – pour la plupart des grands comptes (plus de 90% dans le monde selon Gartner ; et les trois quarts en France), les PME sont plus durement affectées par l’ampleur des investissements que requiert la transition. Et contrairement à leurs homologues, elles ne peuvent généralement pas négocier (au prix fort) une prolongation de support auprès de Microsoft.
L’étude menée au Royaume-Uni par l’éditeur AppSense illustre cette tendance : 77% des sociétés basées dans le pays continueront d’utiliser Windows XP après le 8 avril, sur au moins un poste de travail. Difficile d’y voir une résistance idéologique, de nombreux dirigeants reconnaissant tout simplement ne pas s’être suffisamment préoccupés des problèmes de sécurité et prévoyant de finaliser la migration à l’horizon 2015.
Les plus récalcitrants devront s’assurer d’utiliser un navigateur Web dont le support est encore assuré par l’éditeur (Mozilla Firefox, Google Chrome). Même logique pour les greffons (Java, Adobe Reader) et les clients de messagerie : Mozilla Thunderbird sera préférable à Outlook Express, à moins de se rabattre sur la version Web.
D’après Qualys, les contraintes budgétaires frappent aussi les gouvernements et multinationales, où environ 10% des ordinateurs exploitent encore Windows XP. Il est effectivement difficile, pour certaines administrations, de renouveler leur matériel… qui ne supporte pas Windows 7/8. C’est le cas pour le service public en Roumanie. On traîne également la patte en Grèce ou encore en Asie, tout particulièrement en Chine. Dans certains secteurs, on envisage tout simplement une bascule vers Linux : les banques y songent fortement pour leurs distributeurs de billets, afin de synchroniser les mises à jour du hardware et du software.
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