Dans le contexte actuel de tensions entre Apple et le gouvernement américain sur la question du chiffrement des données, le timing est idéal pour Wire, qui lance la v2 de son application de messagerie instantanée « ultra-sécurisée ».
La start-up basée entre l’Allemagne et la Suisse est soutenue par plusieurs pointures du secteur high-tech, dont le Danois Janus Friis, cofondateur de Skype. Son CEO Jonathan Christensen a lui aussi participé – pendant 6 ans en l’occurrence – au développement du logiciel aujourd’hui propriété de Microsoft.
L’équipe est composée d’une cinquantaine de personnes, essentiellement des ingénieurs, passés pour certains par Apple et Nokia. Elle présente son produit comme une alternative « moderne » à Skype et qui associe les fonctionnalités de plusieurs solutions concurrentes.
À l’ouverture de la v1 fin 2014, l’accent était plutôt mis sur la dimension « sociale » du service, qui organise les listes de contacts selon plusieurs signaux ; ainsi que sur le travail de fond mené au niveau de la qualité audio avec le codec open source Opus.
À l’époque, Wire n’excluait pas de lancer une offre payante lorsqu’une « masse critique » aurait été atteinte. En l’état actuel, la jeune pousse ne communique pas sur sa base d’utilisateurs, mais il n’existe toujours pas d’offre payante.
Avec la v2, le discours se recentre sur l’aspect sécuritaire, avec un chiffrement de bout en bout désormais opérationnel sur les conversations vidéo, en plus du texte, de l’audio et des fichiers partagés.
Wire insiste aussi sur la possibilité de chiffrer les conversations de groupe (jusqu’à 128 personnes ; en bêta sur OS X, Windows et le Web) ainsi que les discussions menées sur plusieurs terminaux à la fois.
On notera par ailleurs que si le centre R&D est basé à Berlin, le siège social se trouve en Suisse, tout comme les datacenters. Un choix stratégique pour assurer la confidentialité des communications : en territoire helvète, les règles sont contraignantes pour les organismes qui souhaiteraient accéder aux données d’entreprises*.
Entre le protocole Axolotl et la bibliothèque libsodium, le chiffrement est basé sur des technologies open source, ce qui permet des audits de sécurité. Le code de Wire est publié sur GitHub, sous licence GPL.
* Au point 15 de ses CGU, Wire spécifie que pour toute utilisation du service hors des États-Unis, c’est la loi suisse qui s’applique.
Crédit photo : Ruslan Grumble – Shutterstock.com
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