Des banques, des compagnies d’assurance, des fonds d’investissement, des business angels… et une bonne dose de crowdfunding : Wistiki se construit dans la diversité, tout du moins en ce qui concerne les levées de fonds.
La dernière en date vient d’être officialisée. D’un montant de 2 millions d’euros, elle implique plusieurs actionnaires historiques dont Stéphane Richard, P-DG d’Orange.
D’autres références dans l’univers français des télécoms participent à ce tour de financement. On mentionnera Xavier Niel et la famille Bouygues.
À l’issue de cette opération réalisée pour plus de moitié sur la plate-forme d’equity crowdfunding Anaxago*, Wistiki se valorise à 30 millions d’euros, soit près de deux fois plus qu’en juillet 2015, après sa précédente augmentation de capital (1,5 million d’euros auprès d’investisseurs privés dont l’identité n’a pas été communiquée).
La start-up, basée dans le 10e arrondissement de Paris, compte accélérer son développement à l’international, avec un focus sur le Japon et les États-Unis. Tout en restant fidèle à sa politique « made in France » : la R&D à Paris, la plasturgie à Amiens, l’électronique à Bayonne, l’assemblage à Calais et le centre de distribution à Lens.
Mais de quels produits parle-t-on au juste ? D’une gamme de balises Bluetooth commercialisées pour l’heure en BtoC.
Le principe est bien connu : associés à une application mobile, ces « wists » permettent de retrouver les affaires auxquelles on les a accrochés, aussi longtemps que le smartphone est à portée de communication Bluetooth.
Au-delà, la fonction de GPS communautaire prend le relais. Elle permet de retrouver trace des « wists » perdus en s’appuyant sur la localisation des autres utilisateurs qui passeraient à proximité (ils sont 300 000 dans le monde).
Comment se différencier sur un marché des trackers Bluetooth qui abonde de start-up dont nombre ont financé leur offre sur les plates-formes de financement participatif ? Par les fonctionnalités (radar chaud-froid pour visualiser si on se rapproche ou si on s’éloigne d’un objet ; possibilité de partager un « wist »…), mais aussi par le marketing.
Wistiki active de multiples leviers promotionnels, de la campagne publicitaire dans le métro parisien à l’exploitation des médias radio et TV en passant par la mise en avant de célébrités ayant adopté son produit – les dernières sur la liste étant Arnaud Tsamère et Cartman.
Dans le même esprit, un « reboot » de la gamme a été orchestré à la faveur d’un partenariat avec le designer Philippe Starck.
Aux « wists » de première génération, vendus 29 euros, ont succédé trois modèles à 49,90 euros TTC, officiellement présentés au mois de mai chez l’enseigne Colette.
Seul l’un d’entre eux est aujourd’hui disponible à l’achat. Il est conçu pour être attaché à un porte-clés. Les deux autres, orientés animaux de compagnie et portefeuilles, doivent être livrés à compter du mois de décembre… C’est-à-dire environ trois ans après l’ouverture de la première campagne de crowdfunding de Wistiki.
Organisée sur la plate-forme française My Major Company, l’opération avait permis de réunir 81 022 euros.
À l’époque, Théo Lussato, cofondateur de Wistiki avec ses deux frères Bruno et Hugo, utilisait encore son adresse e-mail de l’EDHEC Business School (@edhec.com) pour communiquer avec la presse.
L’organisation a bien évolué depuis lors. La start-up, qui vient d’accueillir une nouvelle équipe commerciale, travaille sur une adaptation de l’offre en B2B ; avec, en l’occurrence, des marques de maroquinerie pour intégrer la technologies dans des chaussures et des sacs à main, selon le Journal du Net.
Il est également question de partenariats avec des assureurs qui proposeraient des remises aux clients s’engageant à adopter des « wists » pour ne plus perdre leurs objets de valeur.
L’année 2017 devrait marquer l’intégration du GPS directement dans les balises, avec l’appui du réseau Sigfox ou de LoRa.
* En plus de ses campagnes sur My Major Company pour ses deux générations de trackers, Wistiki a recueilli à deux reprises des fonds sur Indiegogo, tout en s’exposant au Japon sur Motion Gallery. Le crowdfunding lui a permis de lever plus de 2 millions d’euros en comptant la collecte de 1 589 444 euros effectuée sur Anaxago auprès d’un demi-millier d’investisseurs (closing en cours).
Crédit photos : Wistiki
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