Work & Stations : un train d’avance pour la SNCF sur le télétravail ?
Dans le cadre du projet « Work & Stations », la SNCF compte équiper une vingtaine de gares en Île-de-France d’espaces de travail partagés. Dans quel but ?
L’offensive « Work & Station » prend forme chez la SNCF.
La compagnie ferroviaire ouvrira, le 18 juillet prochain, ce service dans 7 gares supplémentaires en Île-de-France.
Une première expérimentation avait été lancée en début d’année à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), dans l’ancienne agence Navigo, fermée car sa fréquentation était jugée insuffisante. Depuis lors, le périmètre s’est élargi à quelques sites dont Clichy-Levallois (Hauts-de-Seine), Fontainebleau (Seine-et-Marne) et Drancy (Seine-Saint-Denis).
La branche Gares & Connexions de la SNCF pilote cette initiative qui consiste à mettre à disposition des usagers des espaces de travail partagés, sous différentes configurations allant de l’open space aux environnements de « microworking ».
Les usagers en question, ce sont ces quelque 500 000 actifs qui quittent chaque jour la deuxième couronne par le rail pour aller travailler à Paris ou à proximité (ils seraient aussi nombreux à rallier la capitale ou ses environs en voiture)… et qui perdraient plus de 2 heures dans les transports.
Fluidifier le trafic
Dans le cadre du projet de revitalisation des gares, la SNCF a déjà amorcé de tels programmes en province, notamment en Picardie, Nord-Pas-de-Calais, Haute-Normandie et Basse-Normandie. Autour d’un concept : celui du tiers-lieu, défini par le sociologue américain Ray Oldenburg comme un espace de rencontre et d’échange dissocié aussi bien du domicile que de la sphère du travail, à l’image d’un fab lab.
Ouvert depuis le 5 janvier 2016, l’espace de Conflans-Sainte-Honorine* est divisé en trois zones : une première avec trois tables hautes ; la deuxième pourvue de quelques sièges ; la troisième dotée d’une grande table à 13 places. Le tout est placé sous vidéosurveillance, avec une connexion Wi-Fi et une accessibilité garantie aux personnes à mobilité réduite.
Objectif principal : désengorger les trains aux heures de pointe, en offrant aux usagers la possibilité de retarder leur départ comme le confie à France Info Jean-Michel Vincent, responsable du projet.
On peut entrevoir en ce tiers-lieu une solution de décentralisation des réunions lorsque celles-ci peuvent être tenues hors des locaux de l’entreprise. Mais aussi une manière de gagner du temps pour les salariés éligibles au télétravail et qui souhaiteraient tout de même se retrouver en environnement collaboratif.
Qui joue le jeu ?
À compter du 18 juillet, « Work & Station » deviendra réalité à Alfortville, Cergy-Préfecture, Maisons-Laffite, Massy, Montereau, Montigny-le-Bretonneux et Noisy-le-Grand. La SNCF préemptera, à ces fins, des postes de travail dans des télécentres.
Entre fin 2016 et début 2017, le périmètre sera étendu à 21 gares d’Île-de-France, avec des formats variables, tout particulièrement en fonction des correspondances. On aura droit à des lieux meublés de type « centre d’affaires », à des espaces de 70 à 250 m² avec salle de réunion ou encore à des zones de 10 à 50 m² au sein des bâtiments voyageurs.
Un système de réservation devrait être mis en place pour les employés qui auront obtenu au préalable l’accord de leur entreprise. Jean-Michel Vincent estime qu’au moins 100 000 actifs pourraient être dans ce cas. Cisco, Crédit Coopératif, Dalkia, Engie, La Poste, Schneider Electric, Veolia Environnement et la SNCF sont déjà dans la boucle.
* En pratique, selon La Gazette des Yvelines, l’espace est « étroit, surtout haut en plafond et est au cœur des courants d’air ». Et « seuls les jeunes semblent y trouver leur compte […] au chaud avec des prises pour brancher leurs chers smartphones ».
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