WPA, le nouveau système antipiratage de Microsoft

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Les prochaines versions des applications Microsoft pourraient interdire définitivement la copie illicite. Le WPA nécessitera une clé d’activation fournie par Microsoft après installation de l’application et son référencement sous un numéro unique généré dynamiquement. La prochaine version d’Office sera la première application à « bénéficier » de ce système de protection.

Le Windows Product Application (WPA) est le symbole de la nouvelle stratégie de Microsoft pour contrer la copie illicite. Ce système repose sur un principe simple : pouvoir utiliser les logiciels grâce à une clé d’activation fournie par l’éditeur de Redmond, indépendamment de l’achat du produit, bien sûr. Le principe est ingénieux. A l’installation d’un logiciel, un assistant, ou Wizard, vous communique un code à 25 chiffres. Ce code est généré à partir de l’habituelle clé d’installation (que l’on trouve généralement sur la carte d’enregistrement) et de 10 chiffres extraits des éléments du PC comme la taille du disque dur, la fréquence du processeur, etc. C’est ce code qu’il faudra transmettre à Microsoft, soit par Internet, soit par téléphone, et qui permettra à l’éditeur de vous retourner la clé d’activation. Tant que celle-ci n’aura pas été saisie, l’assistant vous le rappellera à chaque démarrage de l’application qui, après un certain nombre d’utilisations, deviendra inexploitable (impossible d’enregistrer, par exemple).

Le WPA dans Whistler

La finalité du WPA est bien sûr d’empêcher la copie illégale, particulièrement en entreprise. « On a mis en place ce système notamment parce que certains pays nous ont demandé d’assurer la protection de nos produits », explique Alain Ecuvillon, responsable de la division antipiratage chez Microsoft. « Ce système fonctionne déjà dans certains pays comme l’Australie et la Chine, et ça marche très bien. Les seuls qui s’en plaignent sont ceux qui ne payaient pas. » Ce système apparaîtra avec la prochaine version d’Office (la 10) qui doit arriver sur le marché français en mai prochain. Encore indécis, l’éditeur ignore s’il étendra le système à l’ensemble de ses produits. On pense notamment à Whistler, la prochaine version de Windows prévue pour la rentrée. « Honnêtement, je pense que le WPA sera présent dans Whistler mais, à ce jour, je ne peux pas vous le confirmer », déclare Alain Ecuvillon. Il semble pourtant que la dernière version bêta présentée lors du salon CES de Las Vegas intégrait bien cette fonction anticopie. De toute façon, il ne devrait pas concerner les version installées par les OEM mais seules les boîtes achetées individuellement, soit 7 % du marché.

Un code irréversible

Microsoft semble avoir pensé à tout et assure que les applications continueront à tourner en cas, par exemple, de changement d’un élément du PC (disque dur, notamment). Par ailleurs, il sera possible d’installer deux fois le logiciel « puisqu’on autorise une copie privée », précise le « M. antipiratage » de Microsoft. Enfin, la clé d’activation pourra être renouvelée chaque année afin de pouvoir changer de PC sans avoir à racheter une version des applications. Côté obtention de cette clé, le service clientèle sera disponible 24 heures sur 24, et les serveurs de référencement seront doublés pour pallier les pannes éventuelles. Enfin, Microsoft déclare que seul le code à 25 chiffres sera stocké sur les serveurs. Toutes les autres informations d’identification, à l’exception du pays, seront optionnelles. Par ailleurs, Microsoft assure que ce code est irréversible et, donc, ne permet pas d’identifier la configuration du PC. Et évidemment, tout cela sera déclaré à la Cnil. Histoire d’éviter la crise qui avait suivi la sortie de Windows 98 accusé de récupérer des données à l’insu des utilisateurs (voir édition du 8 mars 1999).