Faut-il laisser encore un peu de temps à Marissa Mayer pour redresser la barre du navire Yahoo ?
Les actionnaires du groupe se déchirent sur cette question : tandis que certains en appellent à une revente immédiate de tout ou partie du coeur d’activité Internet, d’autres suggèrent de reconstruire le business autour de ses points forts, en faisant éventuellement intervenir des partenaires stratégiques.
Du côté de Canyon Capital Advisors, on privilégie la première option.
Dans une lettre datée du 11 décembre et consultée par le Wall Street Journal, la société d’investissement basée à Los Angeles et détentrice d’un peu plus de 1 % du capital de Yahoo met la pression sur le conseil d’administration, lui suggérant de trouver au plus vite un repreneur.
Déplorant le fait qu’aucune porte de sortie n’ait été prévue si la séparation des actifs Alibaba venait à échouer (c’est ce qui s’est produit), elle regrette que le nouveau plan annoncé la semaine passée ne soit pas plus précis en matière de timing et d’organisation – il doit faire l’objet de précision le mois prochain dans le cadre de la présentation des résultats trimestriels de Yahoo).
C’est plus ou moins la même position que celle de Starboard Value LP, qui s’est distingué ces dernières semaines en appelant publiquement Yahoo à ne pas scinder sa participation au capital d’Alibaba, vu les risques de taxation encourus.
SpringOwl Asset Management s’est lui aussi manifesté, mais sous un tout autre angle.
Le fonds de gestion alternative basé à New York estime qu’en le recentrant sur quelques « domaines d’excellence » comme le sport et la finance, le coeur d’activité de Yahoo pourrait, à terme, valoir 24 milliards de dollars, soit « quatre fois plus qu’aujourd’hui ».
À condition toutefois que le groupe réduise nettement ses dépenses. Tout d’abord en allégeant sa masse salariale, à hauteur de 9 000 employés sur 11 900, soit plus de 75 % des effectifs.
Visant des économies annuelles de 2 milliards de dollars, SpringOwl Asset Management recommande aussi de supprimer certains avantages comme la restauration gratuite. Non sans se prononcer en faveur d’une vente du siège social pour louer « uniquement l’espace de travail nécessaire ».
Une démarche qui devra, toujours selon le fonds américain (lequel assure avoir le soutien d’autres actionnaires), impliquer l’éviction de Marissa Mayer au profit d’un nouveau CEO centré sur l’aspect opérationnel.
Autre recommandation : réaliser un PIPE (« Private investment in public equity »). C’est-à-dire une augmentation de capital réservée à certains fonds d’investissement, en tant qu’alternative aux appels publics à l’épargne, avec des actions généralement émises à un prix légèrement inférieur à celui du marché, pour obtenir rapidement des ressources financières.
Crédit photo : atm2003 – Shutterstock.com
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