Yahoo coupe le cordon avec Dailymotion
A l’étude depuis fin 2012, le rapprochement entre Yahoo et Dailymotion a tourné court avec l’ingérence du gouvernement français dans le dossier.
Yahoo n’entrera finalement pas au capital de Dailymotion.
Les réserves émises par les pouvoirs publics l’ont emporté sur les motivations du groupe Internet américain, qui privilégiait une absorption quasi complète de la plate-forme vidéo propriété du groupe France Télécom – Orange.
Yahoo visait vraisemblablement une prise de participation à 75% – et à terme, éventuellement 100% – pour gagner en influence sur le marché européen en capitalisant sur la dynamique de Dailymotion.
Ce service concurrent de YouTube, créé il y a 8 ans par Cédric Tournay, atteint progressivement l’équilibre économique, avec 112 millions de visiteurs uniques et 2,5 milliards de pages vues en janvier 2013, soit la 31e place au palmarès des sites Internet dressé par ComScore.
Mais le gouvernement excluait formellement un tel scénario de rachat pur.
Qualifiant Dailymotion de « pépite », d’égérie de la high-tech « made in France », Arnaud Montebourg avait posé ses conditions lors d’une réunion tenue le 12 avril à Bercy, avec les responsables de Yahoo.
Il n’était pas question, selon le ministre du Redressement Productif, d’ouvrir plus de 50% du capital, à moins que le groupe Internet de Marissa Mayer ne s’investisse davantage sur le territoire, notamment en générant des emplois.
Orange, qui comptait s’appuyer sur ce partenariat stratégique pour accélérer sa conquête du marché américain, souhaitait également ne pas lâcher une part majoritaire de son capital.
Le P-DG Stéphane Richard oeuvrait sur ce dossier depuis la fin 2012. Il affiche sa déception dans Les Échos : « Nous étions sur le point de trouver un arrangement [sans que Yahoo] dispose d’une option pour racheter la totalité du capital« .
Et d’estimer que si l’État est actionnaire à 27% de France Télécom – Orange, l’affaire Dailymotion n’est « pas [pour autant] de son ressort ».
Par ailleurs, Arnaud Montebourg n’enregistre pas, dans sa démarche, le soutien unanime de ses pairs. Quand la presse américaine évoque une « dérive nationaliste », Fleur Pellerin, ministre déléguée à l’Économie numérique, s’indigne ouvertement d’une décision prise « à la hâte ».
Ce rapprochement avorté, Dailymotion en appelle aux pouvoirs publics pour accompagner son expansion à l’international, avec une enveloppe de 50 millions d’euros sur 4 ans.
Le Fonds stratégique d’investissement (FSI) a déjà injecté, en 2009, 7,5 millions d’euros dans la société qu’Orange détient désormais à 100%, depuis janvier 2013.
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