Les trois prochains jours seront peut-être décisifs pour Yahoo et sa patronne Marissa Mayer.
Le conseil d’administration étudiera en l’occurrence, dès ce mercredi, une option hautement stratégique pour le groupe : la revente de son coeur de métier, c’est-à-dire la recherche et la publicité en ligne.
Le Wall Street Journal, qui s’appuie sur les témoignages de sources dites « proches du dossier », précise qu’une réflexion sera également menée eu égard à la participation détenue par Yahoo au capital d’Alibaba.
Sur ce dernier point, le vent a tourné. En début d’année, Yahoo avait annoncé son intention de créer une entité indépendante, cotée en Bourse, pour y héberger ses quelque 383 millions d’actions détenues dans la société Internet chinoise – environ 15 % du capital ; une participation aujourd’hui valorisée à 32 milliards de dollars.
Les investisseurs s’étaient massivement exprimés en faveur de cette spin-off, estimant que les actifs seraient mieux valorisés une fois séparés des autres activités de l’entreprise.
Mais le doute s’est installé avec l’évolution réglementaire projetée par l’IRS (International Revenue Service). L’administration américaine chargée de impôts planche sur une révision du régime d’imposition des spin-offs.
Yahoo avait sollicité l’IRS pour déterminer si son cas pourrait ou non être exonéré. Mais l’autorité avait refusé de se prononcer, laissant planer le risque d’un fardeau de plusieurs milliards de dollars pour les actionnaires.
Si bien que le fonds d’investissement Starboard Value LP a fini par retourner sa veste, incitant Yahoo à se séparer de ses activités historiques. Les produits de la vente, additionnés à la trésorerie du groupe (environ 6 milliards de dollars) pourraient alors être reversés sous forme de dividendes et de rachats d’actions.
Plusieurs sociétés de capital-investissement figurent au rang des favoris pour une éventuelle acquisition, aux côtés de groupe médias-télécoms. Si un accord était trouvé, il pourrait éliminer, ou tout du moins limiter les risques de taxation associés à Aabaco Holdings, du nom de cette entité vouée à héberger les parts de Yahoo dans Alibaba, ainsi que les actifs associés à Yahoo Japan (qui vaut à lui seul 8,5 milliards de dollars).
Dans son ensemble (moteur de recherche, messagerie électronique, actualités, portails verticaux…), l’écosystème Web de Yahoo est la troisième plus fréquenté aux États-Unis derrière ceux de Google et Facebook (comScore, octobre 2015). Mais la monétisation reste délicate en dépit de la stratégie « Mavens » (« Mobile, Video, Native, Social ») mise en place par Marissa Mayer.
Crédit photo : Anton_Ivanov – Shutterstock.com
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