Yahoo : une proie à 3 milliards de dollars pour Verizon ?
Verizon proposerait 3 milliards de dollars pour acquérir le cœur de business de Yahoo… à l’exception notable de certains actifs.
Combien Verizon est-il prêt à mettre pour s’emparer du cœur d’activité de Yahoo dans les services Web ? Peut-être moins que prévu.
À en croire le Wall Street Journal, qui en réfère à une source dite « proche du dossier », le groupe médias-télécoms américain aurait proposé 3 milliards de dollars dans le cadre du second tour d’enchères qui devait se terminer ce lundi 6 juin 2016.
On est loin des 8 milliards encore évoqués il y a quelques semaines, voire des 16 milliards dont il fut un temps question en comptant la participation de 35,5 % que Yahoo détient au capital de Yahoo Japan (propriété de SoftBank).
La publication des derniers résultats trimestriels du groupe Internet pionnier a probablement refréné les ardeurs de certains candidats à une acquisition : si les dépenses diminuent malgré la restructuration, les bénéfices n’augmentent pas…
La tendance s’est confirmée dans les documents complémentaires communiqués aux repreneurs potentiels. Tout particulièrement sur le business publicitaire, qui continue à décliner, malgré une audience globale toujours supérieure à 1 milliard de visiteurs uniques par mois.
Vers le troisième tour
Les estimations d’eMarketer n’ont rien arrangé : en 2016, le groupe de Marissa Mayer ne capterait que 1,5 % du marché de la publicité digitale, contre 2,1 % en 2015.
Du côté de Verizon, on ne s’intéresserait pas à certains actifs, parmi lesquels des brevets et de l’immobilier dont la cession pourrait permettre à Yahoo d’amasser plus d’un milliard de dollars. C’est là que les choses se compliquent.
On attend par ailleurs de voir qui restera en course pour les tours d’enchères ultérieurs, sachant que le troisième ne serait sans doute par le dernier.
Dans cette bataille de longue haleine, on attend notamment le fonds d’investissement TPG, ainsi que le duo Bain Capital / Vista Equity Partners, en contact avec des anciens de Yahoo, dont Ross Levinsohn, qui a assuré, en 2012, l’intérim de Scott Thompson avant la nomination de Marissa Mayer.
Les liens ne seraient, en outre, pas totalement rompus avec certains aspirants non retenus faute d’une offre préliminaire satisfaisante. John Malone serait dans ce cas. L’homme d’affaires aurait un plan de fusion intéressant en matière fiscale avec l’une des sociétés que contrôle sa holding Liberty Media.
* Verizon a déjà acquis, en 2015, AOL pour 4,4 milliards de dollars. Dans le dossier Yahoo, il s’est attaché le concours des banques d’investissement Allen & Company, Guggenheim Partners et LionTree.
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