« Après la signature corporate, on attend avec impatience le module pour la signature électronique de bons de travaux ;) »
Cofondateur et principal dirigeant de la start-up Urbest, à l’origine d’outils numériques pour la gestion technique de bâtiment, Hugo Gervais a publié ce commentaire sur la page LinkedIn de Florian Diesnis, en réaction au tour de table annoncé par la société Yousign, dont ce dernier a récemment rejoint l’équipe commerciale.
L’opération se monte à 3 millions d’euros. Elle associe une aide de Bpifrance, du prêt et du capital-risque avec, dans la boucle, la société de gestion d’actifs Alto Invest et deux structures localisées en Région Normandie : l’accélérateur NFactory et le fonds Normandie Participations.
À la fois éditeur de logiciels et tiers de confiance certifié par le gouvernement français comme par la Commission européenne avec ses API et applications de signature électronique*, Yousign est né d’un projet de fin d’études lancé en 2011 par Luc Pallavidino et Antoine Louiset, alors à l’École nationale supérieure d’ingénieurs.
Le premier préside aujourd’hui la société, créée en 2013 et distinguée en fin d’année dans le cadre de l’initiative « 101 projets » portée par le trio Niel-Simoncini-Granjon. Le second en est directeur technique.
L’équipe dirigeante s’est étoffée depuis lors avec la nomination d’un directeur général : Éric Chevalier.
L’intéressé, fondateur d’Alsyon Technologies (qui éditait une suite logicielle pour la gestion de trésorerie), était entré dans l’aventure Yousign fin 2015, à l’occasion d’une levée d’amorçage de 500 000 euros.
La jeune pousse était alors installée à Caen, chez Normandie Incubation (où se trouve actuellement Urbest), avec une présence à Buchelay (Yvelines). Elle revendiquait « plus de 1 500 clients ».
Le compteur officiel n’a pas bougé depuis lors. Sur la liste figurent des références comme Auchan (pour les commandes de cartes-carburant des professionnels), Aon (pour la signature de mandats de prélèvement SEPA) et Lemonway (pour la contractualisation des utilisateurs de services FinTech).
Cette nouvelle levée de fonds – que Yousign prévoyait initialement de boucler avant l’été 2017 – permettra notamment de recruter 15 à 20 profils, essentiellement techniques et commerciaux, pour renforcer l’équipe, qui compte actuellement 25 personnes.
L’année 2018 sera celle de la préparation de l’expansion à l’international, pour pouvoir « commencer à travailler dans plusieurs pays européens d’ici deux, trois ans », selon Luc Pallavidino.
Il s’agira aussi de poursuivre le développement de l’offre « Yousign Corporate », axée grands comptes autour d’un parapheur électronique destiné à centraliser l’ensemble des échanges documentaires.
La formule « Yousign on demand », orientée PME (elle fait, par exemple, l’impasse sur l’authentification SSO), reste d’actualité.
Le principe : pour faire signer un document, on se connecte à Yousign, on l’importe au format PDF, puis on ajoute l’e-mail et le numéro de téléphone des signataires.
Ces derniers procèdent à la signature grâce à un code envoyé par SMS ou un appel sur fixe.
Les signatures sont horodatées, l’opération étant certifiée via un « dossier de preuves » envoyé à CDC Arkhinéo (filiale de la Caisse des dépôts qui propose, en option, un archivage des documents sur 10 ans).
Le service est décliné en une API qui déclenche la présentation des documents à signer dans des iframes.
Le modèle économique se fonde sur des packs qui contiennent des « crédits de signature » utilisables sans limite de temps.
Yousign a été accompagné par le Digital Launch Pad d’OVH, à qui Antoine Louiset s’était confié peu après la levée d’amorçage.
Il était revenu sur le choix de se positionner comme un autorité de certification et de faire auditer son infrastructure – basée sur des modules cryptographiques Bull Proteccio – par l’ANSSI. Il en avait résulté l’obtention d’une certification valable sur le territoire européen.
En toile de fond, l’entrée en vigueur, le 28 mai prochain, du règlement européen sur la protection des données. Yousign l’aborde, entre autres, sous l’angle de l’évolution des relations entre responsables de traitement et sous-traitants… et des changements imposés en matière de contractualisation.
* En droit français, la signature électronique « doit permettre au destinataire d’un document d’identifier de façon certaine la personne qui a apposé sa signature, et doit garantir que le document n’a pas été altéré entre le moment où il a été signé et celui où il est consulté ». Quant à la signature numérique ou numérisée, elle consiste en la « conservation sous forme numérique d’une signature manuscrite produite via un écran tactile ».
Photo via Visualhunt
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