Les YouTubers au centre de la bataille entre Yahoo et Google
Yahoo voudrait créer une plateforme vidéos concurrente de YouTube et chercherait à attirer les YouTubers célèbres, moyennant des gains plus alléchants que ceux proposés par Google.
Yahoo penserait au développement d’une plateforme de vidéo en streaming concurrente de YouTube. Selon les informations glanées par ReCode auprès de sources anonymes proches du groupe Internet, ce dernier enclencherait « la phase deux » de ses plans concernant la vidéo et tenterait de se rapprocher des Youtubers célèbres.
L’intérêt de Yahoo concernant la vidéo en streaming n’est plus un secret depuis que la firme a échoué dans son acquisition de la plateforme française Dailymotion. Cependant le groupe Internet de Marissa Mayer ne semble pas renoncer à ses projets. Ainsi après le lancement de Yahoo Screen en 2011 (un service permettant aux américains d’accéder à des contenus exclusifs de plusieurs producteurs de contenus renommés comme la Fox Company, la NBC, ou Discovery Channel), la firme de Sunnyvale envisagerait sérieusement d’adopter un modèle plus proche de celui de la YouTube.
Yahoo ne souhaite pas copier trait pour trait la plateforme vidéos de Google. La première différence majeure étant le fait que la diversité de contenus proposés ne serait pas de la responsabilité des internautes. Alors, que sur la plateforme de Google, chaque utilisateur est libre d’uploader 100 heures de vidéo par minute, Yahoo privilégierait une programmation éditoriale professionnelle (la firme a d’ailleurs récemment recruté Katie Couric, célèbre présentatrice télé américaine pour l’aider dans ses projets vidéos). C’est d’ailleurs dans cet objectif que la firme aurait approché de nombreux YouTubers populaires pour les convaincre de l’efficacité de son projet.
Une meilleure gratification des YouTubers : levier pour Yahoo ?
D’après ReCode, pour convaincre ces créateurs de contenus, Yahoo miserait sur une gratification plus importante de leur travail par rapport à YouTube. La plateforme de Google, faiblement concurrencée jusqu’à présent, propose aux YouTubers de recevoir une part des revenus publicitaires générés par leurs créations. Cette part varie en fonction de leur popularité et peut atteindre 55% pour les plus célèbres.
Yahoo met aussi l’accent sur la diversité des services et des supports sur lesquels les contenus vidéos seraient diffusés (portail web, applications mobiles…). Une audience potentielle globale de près de 800 millions d’utilisateurs actifs (dont la moitié sont des mobinautes). Dans la guerre à l’audience, YouTube à encore de quoi se défendre avec près de 1 milliard d’utilisateurs actifs par mois en 2013.
Yahoo envisagerait-il d’imposer des contrats d’exclusivité aux créateurs de contenus acceptant de diffuser leurs œuvres sur sa plateforme ? De son côté, Google n’empêche pas les YouTubers d’afficher leurs œuvres (dont ils sont toujours propriétaires de par le droit d’auteur) sur d’autres plateformes.